Ticeman’s origin part 3: Le super pouvoir (ou comment être mal vu quand on devient prof)

[google1]

Bon alors comme d’hab, on va débuter, par une petite vidéo bien sentie parce que pour les habitués, je choisis toujours une vidéo qui correspond bien au sujet!;-)

httpv://www.youtube.com/watch?v=XFWSg4ZVpwE

Bon et voilà! alors c’est pas pour faire plaisir au Gugu tout ça, c’est juste pour montrer que dans la vie, et ben il y a des super pouvoirs de merde. Et parmi les super pouvoirs de merde dans l’éducation nationale, il y a le mien.

Oui, le super pouvoir qui ne sert à rien parce que même s’il est super et ben tout le monde trouve que c’est n’importe quoi.

Et pour ceux qui ne connaissent pas Hero Corp, voilà une web serie que je vous conseille.

Alors je refais pas mon historique, j’ai déjà pondu deux billets là dessus. Pour les deux premiers billets, je ne savais pas encore que je disposais d’un super pouvoir. Mon super pouvoir m’est apparu clairement en 1995. Je passais alors ma maîtrise d’Histoire (une super maîtrise qui m’a valu une mention très bien et que j’adore relire tellement je suis narcissique). Bref, je vais faire ma maîtrise mais comment la rendre.

Ben trois solutions. Une machine à écrire, payer quelqu’un pour me taper le truc ou un ordinateur. Solution 1! has been. Solution deux: je ne sais pas pourquoi mais je sens que ça va être long à 20 francs la page (ben oui y’avait des francs) me connaissant, sur tous les plans dans la longueur (:-), je vais en avoir pour 7000 balles. Alors ne reste plus que l’ordinateur.

Bon on va pas refaire l’inflation et le système économique mais vous qui dépensez 300 euros si vous êtes malin pour 300 euros (soit 2000 boules) et ben à l’époque, fallait dépenser 7000 boules pour le truc de base. Bon 7000 boules, ça le faisait pas avec les bourses.  La reum étant caissière ça le faisait moyen mais comme elle était fière de son fiston qui finalement n’était pas devenu délinquant, elle a sacrifié une partie de sa courte vie pour payer au fils prodigue une machine.

Alors attention les yeux. 486 DX4 100. Bref, windows 3.1 et dos 6.0.

Alors on achète le truc et là et ben il a fallu improviser. Parce que un PC de base, ça veut dire avec rien. Mais alors comment que je fais moi pour taper mon mémoire avec le pauvre éditeur de texte fourni. Ben oui quoi j’ai prévu des graphiques, des images, enfin j’ai prévu un méga truc pour ma maîtrise. Alors il me faut word 6.

Alors vous tous qui avez le téléchargement de logiciels  facile malgré hadopi, et bien sachez qu’en 1995, et ben un logiciel cracké ça se trouvait pas comme ça.

Et ben alors bibi, qu’est-ce qu’il a fait? Et ben il a fait un truc pas bien! pas d’internet pour trouver des choses toutes faites. Alors il a passé des nuits blanches, et des nuits blanches et il a trouvé le moyen de faire marché le word 6 de quelqu’un d’autre. avec une autre clef (en même temps avec le recul, c’était un peu de  la nioniote).

Bon pour l’instant, pas de super pouvoir, je ne suis qu’un humain comme tant d’autres, désabusé par les efforts d’une multinationale pour se faire du fric facilement.

Bon et après. Et ben après, j’ai découvert qu’avec un PC on pouvait aussi jouer. mais c’était cher. Qu’à cela ne tienne. Quelques nuits blanches et j’ai trouvé le moyen de faire marcher des jeux. Toujours pas de super pouvoir.

Le temps passe, je tape ma maîtrise, je m’achète un premier scanner, un truc sur roulettes en noir et blanc (j’étais le premier à en avoir un). Faut dire qu’à installer c’était tout un poème. Bref, je fais ma maîtrise et je trouve tout ça top.

Puis je me dis, bon c’est bien beau tout ça, mais je me sens un peu limité. Alors je vais faire un petit résumé express. Je passe le concours de profs (faut dire que je l’ai passé trois fois). Ben oui il a fallu que je comprenne qu’il suffisait de se couper la tignasse pour que l’oral se passe sans accroc. Bref, j’achète un Athlon et là je passe à 300 mhZ. Puis je me rend compte que ça ne me suffit pas pour ce que j’en fait (ben oui, vectoriel, vidéo & co). Alors je découvre que l’on peut overclocker le processeur de la bête avec un crayon à papier (le graphite est conducteur). Alors je le fais. ça tourne mieux. Puis je découvre que l’on peut overclocker encore mieux avec une soudure. un fer à soudure plus loin et hop j’ai une bête de compet! Et là je fais tout ce que je veux!

Alors bien sur tout ça me sert à bosser, mais surtout cela me sert à faire des conneries. Puis internet arrive et là, je découvre mon super pouvoir que j’avais enfoui au fond de moi. Je comprend tout vite fait, je sais chercher, je peux faire tout ce que je veux! Pourquoi, parce que je découvre qu’internet, c’est aussi (enfin alors) des gens qui veulent partager des choses. Alors je passe des nuits sur des forums, j’apprends, j’enseigne, je partage, je code, à en devenir fou.

Parce que le voilà mon super pouvoir: La communauté, l’échange, le partage. parce que bizarrement, alors qu’aujourd’hui, le terme réseau sociaux résonne de partout, et bien internet c’était cela depuis le début. Sauf qu’aujourd’hui on se masturbe intellectuellement pour les expliquer (parce qu’aujourd’hui on aime expliquer des trucs tous cons comme il y a des gens qui discutent alors que les gens discutent depuis que l’humanité sait parler). bref, je m’explique, j’ai le super pouvoir de comprendre instinctivement toute donnée technique mais j’ai surtout le bon sens de savoir où chercher.

Ben à quoi ça sert tout ça. Bon d’abord à faire des conneries. Ben oui parce que quand on maîtrise un peu et que le majorité des sites sont en html basique et ben pas dur de faire des conneries. Mais ça ça passe et je voulais pas décevoir Moman en faisant des bêtises. Alors je me suis dis que ça pouvait servir.

Alors résumons encore la vie. Le concours décroché grâce à un mètre de chevelure en moins. Je me dis que c’est un peu con de savoir faire plein de trucs avec une machine et de ne pas en faire profiter les élèves. Sauf qu’à l’époque comment en faire profiter les élèves? pas de salle informatique, pas d’internet au Lycée, pas de vidéoprojecteur, pas d’ordinateur. Et ben mes élèves n’en profitaient pas.

Et puis comme tout bon prof stagiaire j’ai été muté très loin de chez moi, dans un pays où il pleut tout le temps ( la normandie c’est bien grâce au réchauffement climatique, il n’y a que les écolos qui en doutent). Et là, je me retrouve, sur la planète Mars. Parce que je suis arrivé sur Mars.

Lorsque j’arrive le chef de l’époque me dit: « chacun doit faire sa guerre, bienvenue en enfer ». C’est du texto, je ne fais pas un résumé. Bon alors je flippe un peu ma race, mais j’ai un peu plein d’idées. Etrangement, lors de la rentrée, ce n’est pas le même chef (l’autre avait omis de dire qu’il partait).

Alors je flippe ma race, je me présente à la pré rentrée. Et effectivement je suis sur mars. Le chef arrivant dit à la prérentrée: ceux qui ont des projets spéciaux, viennent me voir, je ferai ce que je pourrai. Bon ma foi, je vais le voir. « Bonjour monsieur » (« au passage, vous voulez pas être Prof principal parce qu’ici personne veut? » « heu, je sais pas, je viens d’arriver! » « avec votre physique je suis sûr que vous y arriverez »). Bon après ces quelques échanges ou je dis oui, on en arrive au projet. Alors j’avais pas vraiment de projet, je voulais juste un vidéo projecteur et un pc. Alors j’expose mon cas. Et il dit OUI.

Je ne suis pas né de la dernière pluie et je me dit ouah le cake, il me la joue à l’esbroufe. Et un mois plus tard, un vidéo projecteur et un portable. Faut dire que quand c’est arrivé, et ben je suis tombé sur le cul. Je suis rentré chez moi avec le portable. Et puis je me dis, je voulais tout ça, mais maintenant je fais quoi.

Alors je réfléchis! je réfléchis! je réfléchis! Ben oui je suis un mec, donc parfois c’est long. Alors, je fais un truc terrible, des powerpoint. Et là, ça tabasse. J’emporte un succès massif, quelques collègues veulent tester et ça marche d’enfer. Aujourd’hui @Lannoy29 dirait que j’ai fait un pauvre point. Oui je l’ai fait et je n’ai pas honte. Et j’ai même fait mieux. J’ai fait un pauvre point lors de ma première inspection, ce qui m’a valu les louanges de l’inspecteur. Faut dire que c’était peut être un pauvre point mais que j’ai inventé le TBIQAF lors de cette séance (TAbleau Blanc Interactif Que Avec Feutre). Comme quoi, aujourd’hui on n’invente rien, mon tableau était interactif avant que cela n’existe. Les élèves, ils trouvaient ça vachement interactif avec un feutre.

Et malgré toutes les louanges, j’étais frustré. Avec le temps, les dotations informatiques, etc, j’étais toujours frustré. Alors je me suis dis, mais maintenant qu’il y a une salle info, ben les élèves, ils peuvent faire de l’interactif tout seul. Alors au début j’ai transformé mes pauvres point en trucs html interactif où les élèves étaient totalement autonomes.

Et ils ont adoré. mais j’étais toujours frustré. Alors j’ai commandé plus de matos. une classe avec tous les élèves dotés d’un portable. et le succès, auprès des élèves! bref, tout me souriait. Deuxième inspection, une inspectrice pas très tice, des élèves pendant toute l’heure sur leur portable. Et engouement des élèves et de l’inspectrice. Enfin engouement je vais vite (c’est pas mon truc mais vous avez fait tout ce qu’on demande et puis les élèves ont travaillé).

Bien conscient de mon super pouvoir, je teste, je tente, jusqu’à l’échec que je ne détaillerai pas ici. Pour résumer, on peut anticiper plein de choses mais on ne peut pas anticiper les collègues.

Je ne suis pas refroidi, je teste toujours, je cherche toujours la solution qui crée l’élève autonome, l’élève qui veut apprendre. je me ramasse, je me relève, j’ai l’impression de faire le métier que je voulais faire, j’ai presque l’impression d’être utile.

Mais je suis frustré toujours! et peut être est-ce là que réside le super pouvoir? Frustré de ne pas trouver la solution, fier de la chercher, dégoûté de me sentir seul dans cette dynamique. parce qu’après  des années dans le même établissement, après le passage de dizaines de collègues, je me dis qu’il n’est pas possible d’être seul dans cette dynamique.

Et puis un jour je découvre twitter. Bon d’accord, au début, j’accroche moyen, Y’a personne. puis je découvre des gens, j’échange des trucs j’ai l’impression d’avoir enfin une salle des profs qui me convient.

Quelque part, plus le temps passe, plus je me dis que le super pouvoir dans ce boulot, c’est de passer outre l’immobilisme de la profession (parce qu’il ne faut pas se leurrer, il existe, trop présent) et de vouloir croire qu’innover, c’est juste faire son métier!

Derrière la porte verte (ou comment les amateurs des films de genre viendront lire un article pas pour eux)

[google1]

Bon j’avoue le titre est un peu provoc mais seule une frange comprendra! La porte verte, c’est la porte de mon CDI. On sait ce qu’il y a derrière quand on y est mais pas toujours.

Ben oui parce que s’il y a bien un métier étrange dans l’Educ nat, c’est celui de prof doc. Pourquoi étrange? et ben posez vous un peu la question suivante: « un prof peut-il être une personne sans élèves »?. Non parce que ce qui  caractérise un prof, c’est un peu d’avoir des élèves devant lui! Ben pas toujours, il y a des profs, en tous les cas, ils en ont officiellement le nom, qui n’ont pas d’élèves attitrés!

Certains diront ben c’est balot, y font quoi alors? et d’autres diront Cool! y font quoi alors? Ben voilà la grande question Y font quoi alors? Ou pour être plus précis, elles font quoi? Non parce que prof doc, c’est un peu comme infirmière, c’est un métier de femme. D’ailleurs, même quand c’est des hommes, c’est pas des hommes comme nous, qui aiment la viande rouge!

Alors Y font quoi? Ben c’est là que ce métier se complique parce que y font pas tous pareil. Parce que les profs docs, y’en a qui bossent, et y’en a plein qui bossent aussi mais pas pareil. Ces dames là, elles sont pas comme nous, elles commandent des livres. Ben oui, la première mission de la prof doc c’est de commander des livres. Ben oui, faut bien quelqu’un pour penser à commander Harry Potter ou Twillight parce que sinon, s’il y a avait que les profs de Français, les élèves liraient que des trucs chiants, bien écrits mais chiants. Alors qu’avec la prof doc, ils peuvent lire des trucs mal écrits mais passionnants (quand t’as 12 ans et que tu t’appelles Sandy). Mais au moins grâce à la prof doc, les élèves ils lisent (je reviendrai sur ce léger détail).

Y font aussi un truc génial, ils classent les livres en fonction d’une classification que seuls les profs docs peuvent comprendre. Imaginons que tu ais, pauvre lecteur, 600 livres comme chez moi. Et ben au CDI c’est pareil, y’a 600 livres. Alors toi, tu prends un logiciel sympa et tu classes tes livres par auteurs ou par titre. Et ben la prof doc même pas. La prof doc elle classe ses 600 livres avec un systèmes que seuls les membres de sa secte peuvent comprendre. Comme ça, si elle part, et ben t’es obligé d’appeler une autre prof doc. D’accord c’est obscur, mais ça c’est vachement important. Et pour faire ça, et pour bien être sûr qu’elle ne perd pas des livres, la prof doc, elle utilise un logiciel.

Aujourd’hui on ne dit plus logiciel, on dit application parce que c’est en ligne. mais pour être sûr de bien faire son métier, la prof doc, elle prend un logiciel qu’elle est seule à pouvoir comprendre. Toute la secte utilise d’ailleurs le même logiciel BCDI. Enfin la même usine à gaz parce que ça c’est validé par les inspecteurs des profs docs. Et les applications mieux que BCDI y’en a plein, sauf qu’elles sont pas validées. C’est bien dommage pour des trucs comme PMB (ben oui vous en avez pas entendu parler, faut pas en parler).

Et puis comme les profs docs, elles sont « profs » (enfin sans les copies, sans les bulletins, sans les élèves), elles font des cours, et là, il y a deux sortes de profs docs. La prof doc à moustache et la bombasse et celle qui aurait pu être bombasse mais qui a pas eu de chance.

Alors là je ne parle que par expérience personnelle. La prof doc à moustache c’est toujours la même, qu’elle ait 25 ou 55 ans, elle est pareille, elle a de la moustache, et surtout elle est invisible (c’est un peu la raison du titre, la porte est fermée). Elle aime pas les élèves, elle aime pas les profs, elle aime même pas  les livres. Autant dire qu’elle n’aime personne. mais elle aime faire c…. son monde avec son application qui marche pas parce que la prof à moustache l’application c’est sa meilleure amie.

Passons à la bombasse parce que elle est très différente. Bon en fait je les appelle bombasse parce que j’en connaîs pas 36. Mais j’en connais au moins deux qui valent le coup d’oeil. mais surtout, elles aiment les élèves, elles aiment les profs (sauf les cons) et elles aiment les livres. Alors bien sûr, appartenant à la secte, elles utilisent les mêmes applications qui feraient vomir n’importe quel développeur, mais elles crachent dessus, et surtout, elles aiment les élèves, alors elles font des vrais cours. OUI des VRAIS COURS, avec des élèves dedans et pas que Marie Charlotte qui est tellement chiante à 12 ans qu’elles deviendra prof doc à moustache si elle ne se ressaisit pas. Donc des vrais élèves et des vrais cours.

Et quand je dis des vrais cours, je dis avec du contenu pas juste on va lire un livre. Un cours devant élève, avec une problématique une éducation et tout ça. Ca vous sidère hein? Ben ça existe. Y’en a même elles font leur cours avec les autres profs.

Bon pour en revenir au sujet principal, qu’est-ce qu’elles font? Ben encore deux optiques. La prof doc à moustaches elle couvre des livres c’est d’ailleurs l’explication donnée quant à la fermeture de la porte. La Bombasse, elle couvre même pas les livres, la Honte!

Bon c’était juste un petit article et puis là j’ai envie d’aller dormir donc je vais pas épilogué. mais faut faire attention avec cette catégorie de « profs » parce que parfois, il y en a des déguisés. Certaines bombasses sont déguisés en profs à moustache. Avant de juger, il y a juste des trucs simples à faire. Demander à la dame derrière la porte verte si elle veut pas faire une séquence commune en n’importe quoi histoire que les gamins s’initient à la recherche. Si on vous répond oui c’est déjà pas sûre que ce soit une prof doc à moustache. Si c’est la dame derrière la porte verte qui vient vous demander ça, trois solutions:

-La dame a des idées cochonnes derrière la tête

-La dame est une bombasse

-La dame est une prof doc à moustache qui va être inspectée

Bon d’accord c’est pas toujours facile de s’y retrouver, mais fallait bien ça pour dire qu’il ne faut jamais juger hâtivement une profession. Quand la porte est fermée, ben c’est sûrement que ce n’est pas une bombasse.

Sûr ce je m’en vais dormir avec une bombasse.

 

Le mauvais fils (ou comment tu crois que t’as foiré un truc alors que t’as réussi)

[google1]

Bon la quarantaine approche! en même temps je m’en fous un peu je me suis jamais senti aussi jeune. Une nouvelle vie professionnelle, une nouvelle vie sentimentale, une nouvelle vie tout cours!

Alors pourquoi j’écris ces lignes. Ben je rentre chez moi après une très longue journée, et là, je me rends compte que j’ai besoin de parler à quelqu’un.  Je pourrai appeler ma chère et tendre, mais non c’est pas le quelqu’un en question! En fait je voulais parler à Maman.

C’est bizarre la vie, des fois t’as plein de gens autour de toi à qui parler et tu parles pas et la seule personne à qui tu voudrais parler, elle existe pas. J’ai plus de maman depuis quelques années déjà. C’est la vie, enfin la mort, enfin la maladie et tous les trucs pas drôles qui vont avec.

Je rentre ce soir, et comme souvent, je me pause en me disant, putain mon gars, la journée de merde. Enfin pas tant que ça, je ne vais pas épiloguer mais finalement une journée pas terrible. Habituellement, j’allume ma console, je crame quelques ennemis de tous bords, et je reprends ma vie de prof. Et là, rien. Bon alors je réfléchis sur ma journée (et réfléchir, c’est pas le truc qui me caractérise le plus). D’habitude, j’aurais appelé mon amoureuse et j’aurais dit putain de journée pourrie. Ben là j’ai même pas envie de me plaindre. J’ai juste envie de savoir si ma vie elle est pas naze.

Ma mère elle disait toujours, « ta vie, elle est réussie quand tu fais ce que tu as envie de faire ». Enfin bon je sais pas si c’est le conseil suprême parce qu’elle disait aussi, « la côte de porc c’est bon pour toi ». Bon avec mes kilos je suis pas sûr. Ben oui Maman je fais ce que j’ai envie de faire, mais je me pause toujours la question.

parce que faut bien avouer que je suis pas le fils idéal. outre mon adolescence difficile, mon comportement de pré-délinquant et la  masse de connerie que j’ai pu accumuler, j’ai aussi été le mauvais fils à la fin. Parce que quand on m’a dit que c’était la fin et ben j’ai pas top assumé et j’ai refusé de voir ma mère diminuée. Ben ouais ma mère, c’est ma mère, et c’est elle qui a tout assumé donc elle peut pas être diminuée. Si je résume, j’ai laissé ma mère mourir toute seule. Et ben deux jours avant la fin, au téléphone, elle m’a dit, « réussis »! Ben merde, en vla un challenge! et parfois, je rentre chez moi, et je me pause cette question: est-ce que j’ai réussi!

Parfois, je voudrais encore avoir une maman pour savoir ce que c’est réussir. Je pense réussir professionnellement (encore que l’institution n’est pas très reconnaissante, j’espère réussir amoureusement, je pense réussir personnellement). Mais c’est quoi « réussis ».

Ben des fois, je voudrais encore avoir ma mère, juste pour dire, j’ai fait Presque tout ce que tu voulais, PRESQUE! Je suis peut être pas un bon fils mais je crois que je suis bon quelque part! enfin j’espère mais ceux qui pensent le contraire sont de mauvaises mères!

Je TICE donc j’essuie!

[google1]

Ben me vla bien! Faut que j’écrive un article sur commande! Enfin c’est pas réellement une commande, je me suis mis d’accord avec un elfe pour écrire un article sur un même sujet.

cet article vous pouvez le lire parce que comme tous les Elfes (surtout du Nord), la personne est un peu traître et publie en douce. Bon vous avez lu l’article du monsieur, ben oui un style elfique. Parce que pour dire ce genre de chose il y a d’après moi un meilleur langage.

Je Tice donc j’essuie, c’est un sujet qui peut paraître bizarre! Ben non, parce qu’essuyer, ceux qui ticent ils le font tous les jours.

Alors revoyons les choses dans un langage qui me convient mieux. Ben oui les Elfes sont bien gentils, mais ils ne parlent pas comme nous dans les cavernes.

Quand on tice, on essuie plein de trucs, et quand je dis essuyer je reste poli parce que sinon j’aurais dit torcher!*

Quand tu tices, t’essuies les plâtres! @lannoy29 l’a joliment bien dit mais c’est quoi le plâtre. Et ben quand tu tices, tu testes des trucs. Comment ça tester? Ben oui, t’essaies ce que tu trouves, ce qui conviendrait à ce que tu as envie de faire. Et bien quand tu testes parfois tu te plantes. Quand tu t’es planté, tu vas pas faire un tour à Lambe comme disent les Bretons, mais tu réfléchis à pourquoi. Bon je viens de dire deux gros mots, Tester et Réfléchir. Ben oui, ça c’est le premier plâtre, quand tu tice t’essuies pour les autres qui ne testeront pas à ta place (« ben non parce que déjà qu’ils sont chiants en cours alors en salle info j’ose pas imaginer »). Ca c’est sûr, si pendant qu’ils sont en salle info, tu vas voir pourquoi ta copine a un problème de nounou sur Facebook ça peut pas le faire. Donc toi tu testes, et les autres, ils reprennent ce qui a été testé.

T’essuies aussi plus que les plâtres, t’essuies aussi aussi, et par essuyer, je veux dire plus, le Caca de l’institution (Oui j’ai dit caca mais c’est un blog publique alors pas de gros mots). C’est quoi le caca de l’institution? Ben c’est de dire, les TICE au centre de l’enseignement, de le proclamer bien haut et de ne rien faire pour. Ben oui quand tu tices ben t’es obligé de t’engager dans la chose et  de mettre les mains dans le cambouis pour avoir ce que tu veux et là tu te dis, ben pour un truc au centre des apprentissages, on se fout un peu de ma gueule là!

Mais non,  c’est bien au centre! j’ai HURLE de joie lors de la création du B2I, et maintenant je pleure de honte. Ben oui, Cindy qu’a son B2I sans avoir mis le nez devant un PC pendant 4 ans de collège ben ça me fait pleurer. Ben moi quand je pleure je crie. D’ailleurs, le S3C et ben je pleure aussi. Mais ce n’est pas le sujet.

J’essuie aussi des sentiments honteux. Un jour, j’ai été inspecté (bon c’était il y a longtemps d’accord mais bon je savais déjà ce que cela voulait dire). Bref je suis inspecté sur un cours sur les Hébreux. Je traitais alors le chapitre de façons assez magistrale dialoguée faute de temps et pour l’inspection je me dis, ben je vais faire un truc TICE parce que c’est ce que j’aime(et puis parce que quand tu tices, t’es moins con que tout le monde et tu fais un vrai truc lors de ton inpection). Donc je conçois un Powerpoint sur le trajet des Hébreux (ça c’est un grand classique). Bref, je résume, j’ai le droit à une super note. Et ben j’esssuie ma propre honte, parce que quand tu tices, et ben tu réfléchis tout le temps (la honte). Et avec du recul, tu te dis, j’ai fait de la merde (je vais pas détailler, c’était un pauvre point selon la définition de l’Elfe du début). Et puis une petite digression, désormais diplomé en Conception de formation à distance (comment ça je peux pas me la péter) et ben je me rend compte que c’était d’une efficacité douteuse (« mais on s’en fout de l’efficacité me dirait QUIQUICHE ma collègue, l’important c’est de faire croire qu’on bosse »; et oui j’ai des collègues qui le disent tout haut). Bon j’arrête sinon je vais dire un gros mot sur QUIQUICHE!

Quant tu tices, t’essuies aussi les cochonneries laissés par des collègues. Parce que quand tu tices t’essaies de penser à tout. T’essaies de penser à l’intérêt de ce que tu fais, à la réception par l’élève….  Ouh là! Ben c’est que tu ne penses pas bien, parce qu’alors que tu penses à éduquer les chiards que t’as devant toi sur leur propre utilisation d’un outil (et accessoirement à les former à la critique de cet outil)et ben t’as pas pensé à tes collègues qui surfent pendant les cours, qui vont sur facebook pendant les cours et qui laissent les élèves faire ce qu’ils veulent à condition d’avoir la paix. Ben oui la paix c’est un peu sacro-saint dans l’éducation nationale.

Reparlons de la paix parce que là aussi celui qui tice il essuie le regard de l’autre. Ben oui parce que quand tu envisages un truc en autonomie, et ben l’autre (le collègue con en général, il te regarde avec un petit sourire). Toi tu crois que l’élève doit s’exprimer, doit parler, doit questionner et se questionner. Et bien toi tu as un gros défaut. Tout ça c’est pour les gens qui ont du bruit. ben oui quand tu tentes un nouveau truc, ça fait du bruit.  Et quand QUIQUICHE en salle tes profs te fait « et ben les 3e6, ils ont dû être pénible aujourd’hui » et que tu lui rétorque  « ben non, ils ont tous rédigé un paragraphe cohérent sur la guerre froide même Momo qui t’as jeté un tampax imbibé d’encre » (j’invente, pour des raisons évidentes de respect de l’identité des protagonistes mais en réalité c’était imbibé d’autre chose) et ben même QUIQUICHE elle te regarde avec un petit regard genre « à lui aussi ils lui mettent la misère ». Ouais t’essuies la honte, mais en même temps t’essuies aussi un sourire.

Et enfin t’essuies le regard condescendant de l’administration. ce regard là il est un peu différent. ben oui, l’administration, elle sait plus que tes collègues que si t’es pas là, rien ne marche. Ca c’est l’avantage d’être personne ressource. Mais c’est pas très positif non plus. Ben oui, l’administration, si par hasard elle te voit en cours, elle te regarde bizarrement, mais genre « keskifait lui ».. N’importe QUOI, les élèves feraient le cours eux mêmes! Bon aller je fais croire que c’est une bonne initiative.

Aussi, tu essuies, tout un tas de choses et pour une fois je vais adopter un langage elfique. Et ben y’a quand même un truc formidable que t’essuies, La bonne volonté. Parfois, les élèves te disent, pourquoi on fait pas un livre (ils appellent didapages comme ça), pourquoi on va pas en salle info aujourd’hui? Ben oui et c’est la seule chose qu’on n’essuiera pas! la joie des élèves qui se disent qu’ils apprennent différemment! je ne vais pas dire qu’ils apprennent mieux. Ils apprennent différemment et ils ont envie. Bref comme le dit @Lannoy29, et ben je forme des citoyens du XXIe siècle.

Et ben je suis prêt à essuyer tout ce qu’on veut, pour ça!  Je rends grâce à @lannoy29 de penser les choses comme moi en s’exprimant comme un elfe! même s’il se présente aux trucs absurdes d’Apple qui ne feront pas de lui un enseignant plus distingué qu’il n’est déjà!

 

Ticeman origins part 2: Contourner hadopi par un bout de scotch (ou comment imaginer le monde du libre sans le connaître)

[google1]

Retour sur l’épisode précédent. Tout est né d’une frustration. Tout continue sur une frustration.

Mes débuts tumultueux dans le monde de la technologie ont été encouragés par un ordinateur magique, mon premier ordinateur. Faut croire que tout ce qui arrive en premier est magique. Je me souviens avec nostalgie de ma première voiture, je me souviens avec nostalgie de mon premier ordinateur, je me souviens avec nostalgie de mon premier baiser (ah non pas trop en fait, j’ai le vague souvenir que l’appareil dentaire ça pique la langue…).

Bref, parlons un peu de ce premier ordinateur. Mon mien à moi. Je refais pas un topo sur mon monde. Avoir un ordinateur même après tout le monde, c’était déjà énorme pour moi.

Mon premier ordinateur c’était ça:

httpv://www.youtube.com/watch?v=NTgeR0LXgZw

Bon pas le mieux des deux, le mien c’était le modèle avec cassettes. Mais en fait c’était un avantage. Avec cet ordinateur, qui coûtait plus d’un mois de salaire de Moman, et ben tu avais le droit à des trucs géniaux.

Premier droit:

-Tu pouvais attendre 10 minutes avant que ton programme se charge. Ben oui à l’époque pas de disque dur, pas d’OS, tout était dans le logiciel.

Deuxième droit:

-Tu pouvais pendant la dizaine de minutes de chargement, entendre une douce musique à mi chemin entre la roulette du dentiste et le cri de Jamie Lee Curtis dans Halloween (qu’est-ce que je l’aimais celle-là). Ben oui, parce que tout ce qu’il y avait d’inscrit sur la cassette se manifestait par un son. Mais ce son, c’était un peu le symbole du succès. Quand tu étais capable de le reconnaître tu faisais partie de la communauté des possesseurs d’Amstrad. Quelques années plus tard, alors que je découvrais Internet, je retrouvais avec ravissement un son identique dans le bruit du modem 56k.

-Troisième droit (et pas des moindres):

-Si tu disposais d’un Amstrad CPC 464, et bien tu avais à ta disposition, gratuitement, tous les logiciels existants. Et oui, tout gratuit, le monde du libre avant le libre. Et oui, quand tu as un logiciel sur cassette, et bien il peut se copier comme une cassette. Et dans le même temps, les gens ingénieux qui bossent dans l’électroménager ont inventé, le lecteur double cassette. Ben oui, faut quand même être ingénieux pour vendre des cassettes et vendre en même temps de quoi les copier, et après se plaindre que les cassettes sont copiées. Il paraît d’ailleurs, mais c’est une rumeur, qu’aujourd’hui, les vendeurs de graveur DVD ou Blue Ray sont les mêmes qui vendent des DVD et des Blue Ray.

 

Bref, maintenant que sont définis les droits de l’utilisateur de l’Amstrad et bien, on peut enfin parler de cet avantage énorme.

Tout copier en quelques minutes. Tu achètes la machine, qui comme le dit la pub ne nécessite qu’un seul branchement et tu as à ta disposition tous les logiciels existants. Oui bien sûr les cassettes étaient déjà dmrisées pour ne pas pouvoir être copiées. Mais à l’époque les DRM c’étaient une languette de plastique qui manquait sur la cassette. Sans cette languette, pas de copie possible.

Après une intense réflexion (de bien quelques secondes, ben oui parce que la tignasse qui recouvraient mon crâne ralentissaient mon refroidissement cérébral), je me dis: « mais, il suffit de remplacer la languette manquante ». Et voilà que j’invente (oui j’ai bien dis JE) le système pour contrer HADOPI des années 80, le morceau de scotch (et je défie quiconque de dire que ce n’est pas moi qui l’ait inventé, de toute façon c’est mon blog). Un bout de scotch à la place de la languette et hop tu es un hacker.

Devenu hacker, je me dis alors, que vais-je faire de ce nouveau talent? Ben oui pas tous les jours évidents d’avoir une capacité extraordinaire. Je me mis donc à copier tout  et n’importe quoi pour tout connaître sur les possibilités énormes de mon ordinateur. Et là je découvris tout ce que l’on pouvait faire avec un ordinateur à cette époque:

httpv://www.youtube.com/watch?v=VwvevInhipQ

Non pas couper des têtes, sinon j’aurais orienté ma carrière vers la gestion des ressources humaines, mais jouer. Parce que voilà, quand t’as 15 ans, que t’as un ordinateur, qu’internet n’existe pas encore, qu’est-ce que tu peux bien faire d’autres? Ben oui, un ordinateur sans internet c’est un peu comme une relation platonique: tu fais vite le tour et ça devient ennuyeux. Bref, entre deux découpage de tête dans Barbarian, finir douze fois Bruce Lee, enquêter dans le manoir de Mortevielle, l’ordinateur est devenu rapidement ennuyeux. Alors en bon hacker de l’époque, je copiais pour les autres.

Puis je me mis à bidouiller. Ben oui, à quoi bon copier si tu ne fais que mettre l’original. Donc je me dis, ben faudrait apporter un plus. Alors, je me mis à trouver des copies déplombées par d’ingénieux bidouilleurs plus forts que moi qui ajoutaient les vies infinies dans les jeux, le temps infini etc. Et puis je me dis mais je pourrais aussi le faire. Alors je me mis à bidouiller aussi et à ajouter des trucs sans grands succès d’ailleurs faute de matériel: ben oui parce que faire sauter une protection à l’époque nécessitait du matos à brancher sur ta machine et moi j’en avais pas.

Mais le plus important de ma carrière de hacker au scotch, c’est la réflexion qui en a découlé.

La première réflexion fut de me dire qu’un ordinateur ça ne sert que si on a quelque chose à faire avec. C’est marrant c’est d’ailleurs toujours ce que je pense et ça me fait bien rire d’apprendre que les enseignants du Québec vont tous être dotés d’un portable. Ben oui imaginer un peu l’enseignant qui s’en fout royalement des tice, et ben il ne saura pas quoi en faire et comme des millions d’utilisateurs, il ne trouvera ça bien que pour surfer sur des sites porno.

Ma deuxième réflexion fut de me dire que l’ensemble de l’écosystème était débile. Bon d’accord à l’époque ma réflexion ne comprenait pas le terme écosystème. Mais bon je me disais, avec mes mots à moi dedans ma tête chevelue: « pourquoi forcer les gens à copier des logiciels alors qu’il serait si simple qu’ils soient gratuits et copiables ». Et oui, c’est à cet époque que j’ai inventé la notion de logiciel libre qui m’a été reprise par la suite (Je rappelle que c’est mon blog). D’ailleurs, je me pose toujours la même question aujourd’hui. Non parce que vous ça ne vous gêne pas tout ça. D’ailleurs, c’est marrant parce que même aujourd’hui alors que les logiciels libres existent, et bien il y a des gens que je ne nommerai pas, mais dont le logo est une pomme avariée (en tout cas il en manque un bout) qui diffusent sur leur appstore des logiciels gratuits au prix de 3€ (vérifié par moi même).

Bref, ce bref article pour dire que l’Amstrad a été une prise de conscience sérieuse. Je me dis alors que je pourrais faire bien autre chose que couper des têtes avec mon ordinateur, et je me dis surtout que l’ordinateur du futur ne sera pas un ordinateur qui oblige les gens à bidouiller pour avoir le droit d’utiliser des logiciels utiles. Bref, l’ordinateur du futur sera…. celui que j’utilise aujourd’hui.

 

 

 

Ticeman origins part 1: ma première fois ( ou comment le plan informatique pour tous a gâché ma vie tellement c’était un plan informatique pour personne)

[google1]

Aller, une fois de plus je commence par une vidéo. Bon d’accord, chacun a ses références. ma culture est ce qu’elle est. Elevé au Strange et aux BD de super héros, j’ai pour référence celles qui sont les miennes (en même temps je comprends parfois que mes propres potes ajoutent souvent le qualificatif GR.. CO. à mon nom).

httpv://www.youtube.com/watch?v=eRPm4qGR6F8

Tiens d’ailleurs c’est bizarre, c’est la première fois que j’écris un truc sur papier pour ensuite le mettre en ligne. Ca doit être aussi parce que c’est la première fois que je parle de moi, de ma vraie vie d’avant.

Avant j’étais petit. Je sais, c’est dur à imaginer pour ceux qui me connaissent. Je veux dire petit parce que je pannais rien aux ordinateurs et d’ailleurs j’en avais même jamais vu un.

Mais l’Education Nationale a commis le truc le plus inutile jamais inventé, le truc qui m’a permis de voir un ordi, le truc qui m’a fait devenir nul en maths, le truc qui a tué les TICE en France avant même que l’on appelle cela les TICE, le Plan Informatique Pour Tous. C’est presque dommage, à une lettre près, ça faisait PIPO.

Bon alors j’en reviens à mes moutons. Bon alors, j’étais petit et du haut de mes 12 ans en cinquième (Bon comme c’est ma vie que je raconte je fais une petite digression, je dis du haut parce que j’ai pas grandi depuis, donc j’étais une sorte de géant au collège), je découvre l’ordinateur. La séance était annoncée, comme une grande majorité d’établissements en France, mon collège avait reçu du matériel de m….. (destiné à sauver l’industriel Thomson), et, j’avais eu la chance de voir le matériel arriver dans des beaux cartons (d’ailleurs c’est assez marrant, en arrivant dans mon établissement actuel, j’ai retrouvé le même matériel toujours dans les mêmes cartons comme quoi le gâchis était alors une norme).

Et, j’ai fait le premier truc de dingue de ma vie (j’avais déjà mangé des croquettes du chien mais je ne trouve pas ça dingue). J’ai demandé à ma mère, deux mois avant ladite séance de m’acheter LA revue informatique qui tue sa race. Feue ma mère aurait tout fait pour que je sois bon en maths (je ne dis pas feue par rapport à la crémation mais uniquement la disparition, eh oui j’ai du vocabulaire). Donc, maman m’achète La revue, et là, il faut dire que c’était bizarre.

Parce que quand j’étais petit, les revues informatiques c’était:

-Moche (très moche)

-Dur à trouver

-Plein de lignes de codes bizarres

Au final, je ne me souviens pas exactement du nom de la revue, mais sans prendre de risques, je peux dire que le nom finissait par Giciel (en même temps, quasiment toutes les revues contenaient le nom Giciel dedans).

Bref, j’en reviens encore à mes moutons. C’est l’école (remarque ça fait jamais que 35 ans que j’y vais), je suis plutôt un élève doué (mes premières lacunes en maths se font sentir d’où le sacrifice de la maman pour la réussite du fiston), et je me dis que pour une fois je vais faire plaisir au prof de math alors qu’il m’emmerde royalement avec ses trucs bizarres dont je ne pressens aucune utilité, mais qui a le mérite de nous amener devant les ordinateurs (le mot provoquait déjà en moi un truc bizarre en moi).

Parce qu’à l’époque, moi j’en demandais pas plus, voir les ordinateurs. Ben oui quand au même moment ta mère fait du ménage au noir, et ben un ordinateur t’es pas près d’en voir un.

Faut dire qu’à l’époque, ils faisaient tout au collège pour insister sur les ordinateurs et les classes qui devaient y accéder à ce sein des seins (oui d’accord je l’écris pas comme tout le monde mais chacun met du sacré où il peut) avaient même le droit à une réunion spéciale. A l’époque, quand tu étais comme moi, tu urinais de joie tellement tu te sentais privilégié d’aller voir les ordinateurs..

Je me suis senti tellement privilégié que je me suis dit: « ils vont pas être déçus ». Et comme une GR.. CO. (je le répète le surnom m’est resté dans le cercle de mes intimes), je me dis  « toi le prof de maths tu vas lui scier les pattes tellement il va pas en revenir tellement t’es fort » -faut dire que j’étais déjà pas modeste).

Alors, après l’achat exceptionnel de ma Moman chez le buraliste qui lui a vendu pendant des années les merdes qui ont provoqué son cancer ( et qui provoqueront le mien), je potasse, le mois et demi qu’il me reste, LA revue informatique.

Je potasse, je potasse, je potasse, les Strange ne sont même plus lus. Pas Grave, je vais lui en mettre plein la vue au type en blanc tellement il se croit médecin (faut dire qu’à cette époque, il y avait une étrange habitude de porter une blouse blanche en maths, j’ai jamais trop compris pourquoi). Et finalement, j’apprends par coeur le truc appelé listing dans LA revue, par coeur de chez par coeur. J’avais plus je n’ai appris un truc comme ça.

Le jour J arrive. le cours C arrive, j’entre dans la salle S (dans un état limite). Et là arrive ma première déception.

Donc il faut que j’entame encore une digression.. la France, c’est pas comme dans les films américains.  Faut dire que cette même année sortait Wargame, un des films les plus marquants de ma vie, enfin en tout cas le film qui m’a appris que le fantasme ne se limitait pas aux seins, et il faut dire aussi que Temps X, cette merveilleuse émission des frères Bogdanov en diffusait des extraits. Donc MA vision de l’ordinateur elle vient de là, un jeune tape plein de trucs à toute vitesse au risque de créer un conflit mondial.

Alors pourquoi je parlais de déception. Et Ben voilà. Je rentre dans la salle, je m’installe comme on me le dit. Le prof fait son speech chiant. Je voulais ce moment, je supporte tout. Et Là, je regarde le clavier. Dans Wargames, Matthew Broderick, tape à une vitresse phénomènael sur un truc qui ressemble à un clavier. Et moi, je me retrouve devant un truc qui ne ressemble pas à un clavier, le clavier mou. Parce que Thomson a bien fait les choses pour innover, ils ont créé le premier clavier pour ordinateur aussi pratique qu’un clavier de calculatrice. le clavier en gomme.

Donc je ravale ma rage, parce que j’ai un truc à faire. Le prof nous dit ligne à ligne ce qu’il faut faire.

Et là au lieu d’obéir, je tape le truc que j’ai appris par coeur. Je tape je tape, je tape. laborieusement, parce qu’il ne suffit pas de voir un film pour taper rapidement, mais aussi laborieusement parce qu’un clavier mou en gomme et ben c’est pas pratique. Je tape du par coeur, je ne sais pas ce que c’est.

Et arrive bientôt la fin, tout le monde a fait ce qui était demandé, le prof se lève (ce qu’il n’avait pas fait depuis le début de l’heure et vient voir). Et là, quand il voit un petit bonhomme qui se déplace dans tous les coins de l’écran monochrome au lieu de voir je ne sais même pas ce qu’il attendait, je vois dans ses yeux que je vais passer un sale quart d’heure. Et comme je le regardais avec une sorte de fierté disant « t’as vu ce que je sais faire », il me dit: « enlève ce sale sourire insolent ».

Ma première heure de colle, ma première déception, ma première haine d’un prof, ma première frustration.

Et comme le brave bonhomme était le seul de l’établissement à s’être un temps soit peu intéressé aux machines,  je ne suis plus jamais retourné dans cette salle informatique, pas plus qu’un autre élève d’ailleurs.

Aujourd’hui, je pense juste aux élèves qui en masse vont expérimenter les tablets Ipad ou autre achetées par des CG pour de sombres opérations de com et qui n’auront pas la chance d’avoir un @Lannoy29* comme prof qui sait ce qu’il peut en tirer mais qui aura un prof de bonne volonté pas formé, qui va décevoir un élève rêveur!

*a noter que cela se prononce @lanoilletwentynine chez certaines tweeteuses!

Les cousins du Québec sont-ils des êtres humains comme nous? (Ou le double effet twitter sur la perception du monde)

[google1]

Bon, ça va devenir une coutume, je vais débuter par une vidéo!

httpv://www.youtube.com/watch?v=pIk3hl7pqRY

Bon on va pas se baser là dessus pour arriver à une conclusion. J’avais envie de revenir un peu dans le temps avant tout, le temps où je ne sortais pas le samedi soir pour ne pas rater cette émission et mon début de carrière où un élève m’a posé une question tellement étrange qu’elle est restée ancrée comme un leitmotiv de ma fonction. Bon les habitués ne seront pas choqués par la digression. L’élève en question en plein cours sur les hébreux a posé une question plus que surprenante sur le sujet.

Et voilà, vous oubliez le sujet de l’article et vous voulez absolument savoir quelle est cette question? Et bien cette question est: « Monsieur, les mouches, c’est des êtres humains comme nous? » Bon il faut dire qu’une mouche s’était introduite dans la classe, que kadour adorait s’intéresser à tout ce qui n’avait pas rapport avec le cours et qu’une mouche dans la classe, y’a des jours, c’est important. Je termine bientôt la digression, promis! D’ailleurs à propos de l’imprévu, vous pouvez aller lire ce billet de Mila Saint Anne. Bref, je ne dirai pas comment s’est résolue l’affaire, ce sera peut être le sujet d’un autre billet, mais je me suis dit, ben mon gars, tu vas rester dans ce collège, l’Education Nationale a besoin de toi ICI.

Bref revenons-en à notre sujet, les québécois sont-ils comme nous? Bon si on regarde la vidéo, on dit d’abord, bon ils ont un accent rigolo. mais cher lecteur, je ne parle pas du québécois en tant que personne, je parle du québécois en tant que pédagogue actif sur twitter.

Seconde digression! Qui est intéressé par la pédagogie a forcément des québécois dans sa timeline (je fais pas un cours sur twitter donc tant pis pour ceux qui n’utilisent pas). Ben oui, des québécois qui twittent pédago y’en a plein et plutôt bien d’ailleurs. Bon comme je n’ai consulté personne, je ne citerai pas de nom.

Alors où je veux en venir au fait? Oui parce que après quelques articles, je me rends bien compte (merci les mails insultants) que parfois, j’ai un discours confus.

Et ben je veux en venir au fait que suivant quelques québécois pédago sur twitter, j’ai eu tendance à me dire. Mais les profs québécois sont formidables: ben oui, j’en vois pas qui se plaignent, ils sont pour des réformes qui terrorisent les collègues français (quoi, un chef d’établissement pourrait  recruter ses enseignants? et ben ça fait peur qu’en France apparemment), ils sont au fait des recherches sur les troubles de l’apprentissage. Bref, quand on suit un québécois sur twitter et ben on se dit, il y a des pays où les profs réfléchissent plus que chez nous!

Et par un éclair de génie (faut dire qu’il s’agissait d’une période où je terminais juste Vanquish et que j’avais plus de jeu prenant en réserve), je me suis dit, mais si en fait, je ne suivais que les bons. Ben oui sur Twitter on suit qui on veut après tout. Peut être que les profs qui ont la rame, qui détestent les élèves, qui sont rétrogrades, ben peut être que je les trouve pas. Et là j’ai eu une super conclusion, ben tout bêtement, je les cherche pas, je ne les suis pas.

Et là le bon lecteur comprend que je parle d’autre chose! le mauvais lecteur il s ‘est déjà barré de toute façon! Ben oui, Twitter c’est quand même une grosse partie de subjectivité, une grosse partie d’intérêt personnel et professionnel et une grosse partie de Toi. Ben oui, le sujet principal, ce n’est pas le québécois, c’est: Twitter te permet de trouver des gens qui partagent tes centres d’intérêt!

Ah! tu vois mieux où j’en arrive! Forcément que le cousin est un être humain comme nous (enfin avec un accent rigolo)! Forcément qu’au Québec il y a des profs chiants, feignants, cons et avec tous les défauts imaginables. Forcément qu’il n’y a pas un pays où les éducateurs sont mieux ou moins bien qu’ailleurs (d’ailleurs je dis éducateur volontairement, et je précise en prime que la vocation a un aspect assez international).

Non twitter ce n’est pas la vraie vie! (je suis pas débile, la vraie vie c’est Assassin’s Creed en ce moment). Non Twitter ce n’est pas un lieu d’information absolue. Non Twitter ce n’est pas que des gens intéressants. Mais Twitter c’est le lieu qui te permet de rencontrer virtuellement des avis différents, des gens différents mais des gens qui partagent ton intérêt.

Parce qu’il y a une chose vachement bien sur Twitter c’est que tu suis qui tu veux, et quand tu ne veux plus et ben tu suis plus. Et chacun en fera ce qu’il veut. Certains bossent avec, (d’ailleurs y’en a une qui en ce moment doit se cailler chez les cousins) certains échangent des recettes de cuisine, certains jouent au Kamoulox, et certains font tout ça.

Et un truc formidable, Twitter te permet d’être ce que tu veux. Tu peux à la fois avoir envie de déconner (ça m’arrive souvent même si je perds des followers mais mon humour n’est pas négociable), travailler (et mon travail n’est pas négociable), parler de tout et de rien et suivre des événements auxquels tu ne peux te rendre pour différentes raisons.

Je ne suis pas objectif sur Twitter, j’y ai (re)trouvé la femme que j’aime. Mais pour rester objectif, et bien grâce à Twitter je vais suivre Clair 2011, un grand événement pédagogique au Québec (et là tu viens de comprendre le sujet de mon billet), je vais commenter, je vais débattre, et je vais me dire, ils sont peut être pas comme nous avec leur accent rigolo, mais au moins, à des milliers de kilomètres, j’ai les collègues que je rêve d’avoir.

Pauvre vieux Geek! Qu’ont-ils fait de toi?

[google1]

Il y a des jours, he ben tu te réveilles et tu te dis: Y’a un truc qui cloche! Ca te tarabuste, ça t’énerve, tu remues ça dans tous les sens, tu dors pas bien, t’as envie de hurler! Et bien c’est exactement ce qu’il m’est arrivé mercredi matin!

Alors qu’est-ce qui me tarabuste autant alors que ma vie n’a jamais aussi bien roulé? pleins de choses! je me prends la tête sur la construction d’UbuntuHG 2.0, je me prends la tête avec mes collègues sur la nécessité du travail par compétences, je me prends la tête à propos de pleins de choses (je crois que si je me prends pas la tête je m’emmerde). Donc je me réveille Mercredi matin et je me dis « font c…. avec leur Geek », parce que maintenant des Geek, il y en a partout.

Ben oui, on va passer à une petite étude sémantique de ce mot. Qu’est-ce qu’un geek? Et bien la question, elle est vachement compliquée. Parce que un geek aujourd’hui et un geek il y a dix ans, et bien ce n’est pas la même chose.

Il y a dix ans, quand tu étais geek, et ben tu chopais pas une meuf avais peu de conquêtes féminines. D’accord on n’est pas encore dans la sémantique mais ça va venir. Qui connaît une femme intéressé par Star Trek, Batman, et le kernel linux? Hein qui? Bon j’en connais bien une mais elle compte pas, elle tue des zombies le week end. Et ben y’en a pas des masses. Donc, il y a Dix ans, quand tu étais considéré comme un geek, et ben tu chopais pas avais des difficultés à séduire les femmes. D’ailleurs ton rythme de vie était difficilement compatible avec la séduction. Ben oui, c’est pas possible de compiler par si ou par là, de matter les différentes séries de star Trek, de chercher des figurines top d’alien et de chercher une dulcinée sur meetic (quoique je l’ai bien fait un moment mais c’est lourd à gérer). D’ailleurs, il y a dix ans, quand tu étais geek, ton RDV Meetic, et ben il se terminait souvent par un partie de Halflife tout seul (enfin pas tout seul parce que avec la TEAM ça fait du monde) plutôt que par une partie de jambes en l’air séduction horizontale. Ben oui, outre ton sujet de conversation totalement obscur pour la dame, ton tshirt batman, ta passion pour ta machine boostée à 2 Go de Ram (oui c’était il y a 10 ans, vous imaginez même pas comme elle déchirait la ticemachine), l’overclocking de ton processeur, il te manquait un truc énorme. Un truc énorme que les geek d’aujourd’hui ont, un truc tellement bien qu’il a fait changé la vision des femmes, un truc qui fait crack boom hue. Toi, tu mangeais trop de pizzas, tu t’habillais comme un sac parce que le tshirt Superman et ben il avait le seul intérêt de bien montrer tes bourrelets. Tes soirées étaient bien vides avec tous tes trucs bizarres, de twin peaks (il y a plus de 10 ans d’accord  mais je parle aussi de l’apparition de ma geek attitude, noraml c’est Mon Blog), en passant par Star Trek, quelques lectures de strange de ton enfance, l’étude approfondie de Tolkien. Et pour en revenir vraiment à il y a 10 ans! ta passion pour ton ordi (à noter que tu ne dis pas ordi mais que j’emploie le mot pour que le lecteur comprenne). D’ailleurs le mot ordi est bizarre. les habitués ne seront pas choqués, je vais digresser (et non pas dégraisser  terme banni du vocabulaire de l’éducation nationale). Ordi, avez vous remarqué qui utilise ce terme?  Les gens qui ont un ordi, ce sont les gens qui ont un problème avec un ordi! les gens qui n’ont pas de problème ont un pc (avec quelques soucis), une tour (pas de problèmes), une machine (aucun problème). Bref j’en reviens à mon discours principal.

Ta passion pour ta machine t’empêche d’avoir une vie normale. Ben oui, il y a 10 ans, difficile de comprendre pourquoi ont peut se passionner pour un truc avec des fenêtres qui bug tout le temps. Bref, toi tu vois dans la machine le truc qui va changer le monde. La dame voit dans la machine une passion bizarre qui fait de toi un mec pas très efficace sur le plan sexuel.

Bref, il y a 10 ans, tu étais un geek, tu ramais.

Aujourd’hui quand tu es un geek, c’est nettement plus simple. Aujourd’hui le bon geek, il rame pas, il emballe. Aujourd’hui le bon geek il a la belle vie.

Et nous en arrivons enfin au problème sémantique évoqué un peu beaucoup plus haut. Le terme a totalement changé de sens. Aujourd’hui, tu regardes Big Bang Theory, tu as un iphone (C’est le gros truc qui fait crack boom hue) et un tshirt avec Geek écrit dessus et ben tu es un geek. Et oui nettement plus simple. Plus aucune passion dévorante, plus aucun intérêt pour des domaines aussi variés que la BD, la télé haut de gamme, la science, l’informatique, l’heroïc fantasy…. et bien d’autres. Aujourd’hui pour être geek tu n’as plus besoin d’être passionné, tu n’as plus besoin de connaître les choses sur le bout des ongles, tu n’as plus aucun besoin. Aucune perte, de temps, tu peux donc le passer à soigner ton apparence, lire un guide de culture générale parce que tu n’en as pas, et draguer sur les réseaux sociaux (j’avoue je l’ai fait aussi). Ben oui bien plus facile de dire que ton pote Kevin a mis une vidéo qui déchire sur Facebook et de la montrer à la dame que de lui expliquer pourquoi 200 lignes te modifient un kernel en profondeur et accélère la gestion des processus multiples.

Alors que reste-t-il des vieux geek, des vrais, ceux qui savaient pas draguer, ceux qui se passionnaient pour Captain America (spécial dédicace), le seigneur des anneaux, les premiers FPS en réseau (parce que c’est un peu facile de brancher la console plutôt que de déterminer son adresse ip de l’envoyer à ses potes par ICQ, et d’essayer de comprendre pourquoi tu tombes par sur le serveur). Et ben il en reste rien. C’est des vieux cons. Ben oui le vieux geek d’il y a dix ans, il a pas d’iphone parce qu’il attendait android ou webos (parce qu’il sait quelques trucs quand même), il regarde Big bang Theory aussi (mais lui il comprend toutes les allusions fines, parce qu’il faut bien avouer que parfois c’est très fin), il bosse, il a une vie de famille (ou pas d’ailleurs mais c’est tout comme). Le vieux geek il sait qu’il est un geek, le jeune il croit qu’il l’est. D’ailleurs niveau drague, il y a de grosses différences. Par la force de l’habitude, le vieux geek cache qu’il est un Geek, le jeune dit en premier qu’il est un geek.

Non parce que pour conclure, et bien le vieux geek il a gagné une chose dans l’affaire. Ben les femmes qui fuyaient le geek se sont dit que quelqu’un de passionné par pleins de sujets est peut être intéressant (et l’avantage c’est qu’elles ont à peu près l’âge du divorce). Le Jeune geek qu’est-ce qu’il a à dire aujourd’hui? il va sur facebook voir les vidéos de kevin et après. Ah oui, lui il a l’avantage de la séduction. Cindy kiffe trop son iphone qui lui permet d’aller voir les vidéos de Kevin à la caisse d’Auchan et son tshirt geek inside.

Ben finalement je suis pas mécontent d’être vieux.

Je mutualise, tu mutualises …. Il nous emm…..

[google1]

Tout a commencé comme un conte! tout était beau, tout était joli, le monde était juste et le soleil brillait! (oui je n’étais pas encore en Normandie).

Fraichement sorti de l’IUFM, après une formation de qualité comme on n’en fait plus (ça c’est sur on n’en fait plus mais je plaisante pour la qualité), je me suis dit, ce serait un monde merveilleux, si tous les profs mettaient en commun leurs productions, quel temps nous gagnerions et quel bénéfice ce serait pour nos chers élèves.

Alors je m’abonnais à une liste de discussion célèbre chez les profs d’histoire-géo. Sur cette liste, on trouvait tous les jours des infos sympas, au moins une fois par semaine, il y avait un rappel des nouveautés de clio collège. Alors j’allais voir ce site et me dit, cool, un site qui partage. Toujours dans le rêve d’un monde parfait, je me décidais à créer un site aussi en me disant, ça pourra toujours être utile et ça complétera ce qui existe déjà. J’ai alors créé mon premier site (Histoire Géographie et Multimédia) et comme je pensais que la mutualisation n’était pas une compétition, je me décidais à n’indexer que les ressources numériques utilisables en classe, pas les séances de cours papier que je trouvais déjà sur Clio Collège. Le ton était beau à cet époque. Sur la liste, quand quelque chose de bien était paru sans que ce soit indexé sur un site, quelqu’un le signalait. C’était tellement bien que je me disais, les profs sont formidables.

Alors, mu par mes idées de partage et de liberté (je caressais déjà le manchot à cet époque et croyais dur comme fer que le libre révolutionnerait ce monde marchandise), je me suis mis au défi de partager toutes mes productions, même celles dont je n’étais pas très satisfait. Et je vis que d’autres faisaient la même chose.

Puis, le monde a changé. Rien à voir avec Skynet ni avec une invasion de zombies. Le monde a changé car j’ai fais quelques comptes (pour ceux qui connaissent mes problèmes en maths, c’est un exploit). Combien y-a-t-il de profs d’Histoire Géo dans ce pays: au bas mot   27 413 (en 2009-2010). Combien y-a-t-il de blogs ou sites qui mutualisent des productions? Euh, et là ce fut le choc: 20-30! Et si on pousse un peu 50 en comptant les sites qui partagent des découvertes tels que l’excellent Gemtice (un peu de pub) et bien d’autres. Certes, quantité d’enseignants utilisent ds blogs ou des sites, et je trouve ça plutôt bien, mais ne mutualisent pas.

Alors en me relisant je me dis, tiens, j’ai changé de ton par rapport à d’habitude! Ben non, je vais revenir à mes bonnes vieilles habitudes.

Mutualisation est un grand mot chez les éducateurs du net. beaucoup ne parlent que de cela, beaucoup en veulent et en redemandent, beaucoup voient cela comme l’avenir de l’éduction. Et bien, à un moment, il faudrait regarder en face des trous pour bien voir. La mutualisation ça n’existe pas vraiment, et le collaboratif encore moins. Enfin si ça existe mais il n’y a pas de quoi en faire un plat, ça existe pour une cinquantaine de personnes sur 27000 et des brouettes.

Alors comme pour X-OR, revoyons la scène au ralenti! Et là je vais citer des noms. Pourquoi tout le monde ne mutualise pas? Voyons tout d’abord les types de mutualisateurs:

-Les « comme moi »: C’est mon blog, j’ai bien le droit de me mettre en avant! Les comme moi, ils mutualisent tout, parce qu’ils croient en un monde libre, en des licences libres… Pour tout dire je mutualiserai même mon caleçon si ça pouvait servir la cause!

-les HGV85: Les HGV85 sont presque comme les « comme moi » sauf qu’ils habitent en Vendée et qu’ils sont moins forts! (je le redis c’est mon Blog). Différence aussi, c’est qu’il laverait son caleçon avant de le mutualiser!

-les autres: je ne vais pas citer de nom sans les connaître personnellement: des gens bien sympas qui mettent en ligne leurs productions avec souvent le soucis de bien faire.

-les sites académiques: de la mutualisation institutionnelle, de qualité plus que variable, mais qui a le mérite d’exister. Je n’en dis pas plus, je pourrais me lâcher. (non parce qu’il faut bien le dire y’a des gros boulets parfois sur les sites académiques et des productions plus que douteuses et c’est bien dommage ça pénalise les petits bonheurs que l’on peut y trouver).

Là, ayant perdu quelques lecteurs, qui se demandent où je bien en venir, je vais enfin dire pourquoi j’écris tout ça! Ce matin, en relevant mes mails, je lis des messages de cette fameuse liste pour profs d’HG et là je trouve un super message. Une collègue soumet un lien et obtient comme réponse un message que je qualifierai d’insultant. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Ticeman a des règles d’éthique et de politesse et là j’ai personnellement trouvé la réponse insultante. Non seulement pour la collègue qui poste le message pour partager (autrement dit revenir à ce qui se faisait avant sur cette liste) mais surtout insultant pour les collègues qui ont pondu le travail. En même temps, je plains le pauvre monsieur qui a davantage l’air de découvrir le contenu du programme en cours d’année.

bref, où je veux en venir, pourquoi, certains ne mutualisent pas, et pourquoi, les critiques proviennent justement de ceux qui ne mutualisent pas. Et là je me reprends. Je vais essayer de ne pas caricaturer pour faire plaisir à la chef des Tuyaunautes ;-).

-Première catégorie: les timides! ceux qui n’osent pas! ceux qui ont peur que leur travail soit jugé. Vous voyez, je suis capable de ne pas caricaturer. C’est louable, ils ont peut être tort, mais il n’y a pas de mauvaises intentions derrière (rien de sexuel dans mes propos, je précise au cas où un gars du Nord ferait un commentaire). Parmi ces gens, on trouve un peu de tout, dont certaines personnes très douées. J’admets que l’on n’ait pas envie de partager même si je ne comprends pas.

-Deuxième catégorie: les branle manettes! Je vous jure que ce n’est pas une caricature. J’ai déjà parler de ce genre de personnes. Elles ne mutualisent pas parce que c’est bien plus simple de prendre le travail mutualisé par les autres.

-Troisième catégorie: Les aigris. Ils voudraient bien, mais ils ne peuvent pas. ils sont dépassés, ne comprennent pas de quoi on parle et sont extrêmement jaloux? Jaloux de ne pas avoir de quoi mutualiser (ben oui il faut bosser pour ça) et jaloux de ne pas faire partie des divers groupes académiques de réflexion ou autres qu’ils envient tellement ils pensent qu’on peut s’en mettre plein le portefeuille. Ceux là, sont un vrai problème car ils polluent la mutualisation, empêchent les bonnes intentions et surtout s’expriment et jettent à la face du monde leur haine.

Quatrième catégorie: Les cons (il y en a dans tous les métiers). Eux ils ne mutualisent pas, parce que partager ça fait trop gauchiste.

Cinquième catégorie: Les commerciaux. Eux ils ne partagent que s’ils peuvent en tirer un profit. C’est à la mode, très air du temps et ça ne les dérange pas de commercialiser le travail des autres comme certains que je ne nommerai pas tellement je les trouve abject. Dans cette catégorie on trouve aussi les « Moi Je » qui se trouvent tellement exceptionnels qu’ils estiment que leur travail mérite un salaire supplémentaire.

Voilà l’état du monde! Je vivais sur un nuage de partage et je me retrouve dans un monde où le partage n’est plus une valeur.

Alors il faudra m’expliquer un truc. Pourquoi avec mes 700 visites par jour et 250 téléchargements, faut-il toujours que ce soit un connard qui viennent mettre son petit commentaire sur mon boulot (et même sur celui des autres)? et d’après quelques discussions avec d’autres mutualisateurs comme hgv85, je ne suis pas le seul dans ce cas. Pourquoi, la masse de gens qui utilise des ressources mutualisées ne s’exprime jamais (ou très peu)?

Si vous avez un avis, n »hésitez pas à commenter, j’aimerai bien comprendre! Bon au départ, je devais aussi parler de récentes discussions sur ENT et Cahier de texte en ligne qui ramènent au même problème, mais je suis un tantinet énervé ce matin!

Meurs pourriture communiste (ou comment les jeux sérieux sont chiants tellement on tue personne dedans…)

[google1]

httpv://www.youtube.com/watch?v=4myOpeR6_IU

Habituellement, je ne commence pas un billet par une vidéo, mais les vacances aidant, et la nostalgie étant à l’honneur suite à quelques échanges sur twitter et à mes sensations d’ado en découverte de l’amour, j’avais envie de placer un petit extrait culte.

La digression est courte, je l’accorde, je ferai mieux la prochaine fois. Alors, quel peut être le rapport de tout ça avec les jeux sérieux. Et bien un rapport énorme, je viens de finir Call Of Duty Black Ops. Et là, lecteur habitué à télérama, se dit, mais il est pas clair le type.

Alors toi qui lit un magazine bien pensant, je te dis, Call Of Duty Black Ops, c’est Le JEU, du moment et surtout, c’est un jeu qui a pour contexte la guerre froide (guerre froide! communiste! ça va mieux ou il te faut une ou deux citations). Bref, Le Jeu, se déroule pendant la guerre froide et le Jeu, aurait pu être un Serious Game. Mais il ne l’est pas et comme tout jeu, se trouve être un jeu pour ado retardé où on tue moults coco et tchongs (qui sont aussi coco), de façon atroce. Alors pourquoi n’est-il pas un Serious Game?

Tout d’abord je vais faire une grande digression (les habitués ne s’y perdront pas, les autres, vous pouvez retourner lire télé poche euh pardon, Télérama, de toute façon c’est pareil mais habillé). J’ai acheté ce jeu parce que je suis fan de la série depuis depuis l’épisode abordant le débarquement comme tout bon gamer (j’entends par là une personne qui joue à des jeux vidéos de façon déraisonnable, en y passant quelques heures de nuit au lieu de corriger ses copies). Euh, je reprends moi même ma digression en précisant que c’est une excuse nettement plus valable que de regarder Plus Belle la Vie. Donc j’achète cette splendeur, je joue, je tue habilement beaucoup de monde (et j’ai particulièrement adoré le couteau dans la gorge des vietnamiens sur des bateaux). Bref, je joue, je m’y croie un peu,  la musique aidant (on se serait cru dans la bonne vieille série l’Enfer du Devoir), et tout d’un coup, en pleine frénésie meurtrière, j’hurle, mais Putain, c’est un Serious Game.

Mon cerveau, comme tout humain, a des dysfonctionnement! et en bon prof d’histoire géo (enfin bon, je vais pas m’étaler sinon j’aurais mis exceptionnel), je me dis, mais avec tout ça, j’aurais bouclé la partie Guerre Froide du programme des mes troisièmes en deux temps trois mouvements. Pourquoi donc? ben dans Le Jeu, il y a tous les éléments de la guerre froide, les cinématiques font un petit rappel historique (pas très complet je l’accorde) mais pour qui dispose d’une petite chronologie de la chose, et bien il revit la guerre froide).

Alors, je vais en revenir à mon propos principal. Quel est le lien de tout cela avec les Serious Game. Et bien voilà, je vais tout vous dire.

Il y a peu, je lisais un article de  @pierretravers sur les jeux sérieux (A vous de le lire, je perds assez de temps en digressions inutiles). Et je me dis, il a bien raison le Pierre, car nous autres gamers, on sait bien que les jeux sérieux c’est du flan et que tout ça ça sert à faire de la thune en réalité. Parce qu’un jeu sérieux ça ne peux pas exister, sinon ce n’est pas un jeu. Alors là, y’a plein de gens qui vont dire il ne connaît pas si ou ça, il a pas lu untel ou untel (ça c’est sur, je n’ai pas lu untel ou untel, les articles sur les jeux sérieux faits par des pédagogues dépressifs pour lesquels le jeu s’arrête à Pong, je ne peux même pas les lire). Essayer donc de jouer à la bagarre sans coller un vrai coup de boule.

C’est bon, vous avez essayé? Alors! Ben c’est nul, on s’y croit pas! Parce que le critère d’un jeu c’est de s’y croire, de faire comme si. Et une bagarre sans le craquement de l’arcade sourcilière de l’adversaire, c’est pas crédible. Et ben les serious game c’est pareil! ON NE S’Y CROIT PAS! Et c’est là que le bât blesse.

Il y a en ce moment, une mode de parler de Serious Game à tout va, d’en faire une recette pédagogique miracle pour intéresser des élèves soit disant démotivés et intéressés par rien (parce qu’en réalité, ils sont intéressés par plein de choses, la façon de servir la soupe étant primordiale). Et, digression de plus, mais là certains sont habitués: Y’en a marre sur twitter du retwittage de trucs qui n’ont même pas été vus ni testés. Et intéressé des élèves avec des Serious Game, qui se révèlent aussi chiants qu’un cours magistral, et ben ça n’arrangera rien. Pourquoi, parce que l’essentiel de ce qui est présenté comme des serious game, c’est de la daube.

Tiens Cindy! On va t’intéresser aujourd’hui au développement durable avec ce splendide jeu qui va te permettre  de répondre à des questions comme si tu étais une abeille. « Mais Monsieur, on n’en sait rien de comment elles pensent les abeilles, alors comment je répondrais aux questions ». Ah Cindy, si tu savais que tu allais être exclue par une réponse si insolente (si le prof dit que c’est bien, C’EST BIEN même si ton prof il y connaît que-dalle aux jeux parce que son loisir c’est de lire des livres sur Napoléon). Et oui, répondre à des questions, ce n’est pas un jeu sérieux. Si vous voulez que Cindy se mette dans la peau d’une abeille, il faudrait faire un jeu où on est une abeille (et il faudrait que ce soit bien avec la possibilité de voler à pleine vitesse, d’éviter les prédateurs des abeilles,  de faire le travail d’une abeille et la possibilité de piquer les méchants quitte à en mourir, bon d’accord je digresse j’imaginais juste le jeu).

Voilà le problème des jeux sérieux. On vous colle un prétexte bidon pour vous vendre ‘(parce qu’il est bien question de vente puisqu’en réalité le marché est largement occupé par des sociétés à but très lucratif et même quand c’est gratuit, ce sont des sociétés qui se construisent une image ou veulent vendre un autre produit). Peu importe le prétexte, développement durable, connaissance du monde de l’entreprise (Les jeux sérieux pour les vieux sont parfois encore plus chiants), le fonctionnement est le même. On vous colle un prétexte, et on vous propose de « jouer » sur le thème. Et ben moi, j’appelle ça une fiche d’activité en classe ni plus ni moins (je donne un document et tu réponds à mes questions).

Et à mon humble avis, les seuls jeux vraiment sérieux, ce sont les jeux tout court. Parce que ceux là, ils ont été faits pour divertir et qu’ils ne pénalisent pas le gameplay qui est l’élément fondamental d’un jeu. Parce que moi sauver les dauphins en répondant à un questionnaire, ça me donne plutôt envie de savoir quel goût ça aurait le dauphin. Alors que quand je jouais à Echo the Dolphin (gamer depuis le CPC 464 tout comme bien d’autre et adepte de la sega megadrive pas comme ces lourds de chez nintendo) et bien j’aurais bien eu envie de les sauver moi les Dauphins. Et quand on veut me faire jouer le rôle d’un assureur et bien j’ai dû mal à m’y mettre parce qu’en réalité dans le jeu, l’assureur, il a une vie bien chiante (il matte pas sa secrétaire, il prend pas de pause, il fait pas un détour par micromania en rentrant du boulot).

Donc, à un moment, plutôt que de se demander comment faire des jeux pour apprendre, la bonne question serait peut être Comment utiliser des jeux pour apprendre. Parce que faire un bon jeu, ça coûte temps et argent, et un bon gameplay sans thune, sans moteur graphique de compet et sans une équipe complète, ça rend pas. A l’heure où le budget de production d’un jeu vidéo est équivalent à celui d’un grand film, peut-on s’amuser à bidouiller des trucs que l’on appellerait jeu? Peut-on faire un jeu sur la guerre du Vietnam sans tuer Victor Charlie ou même un GI (je suis assez open mais ça ne m’est pas arrivé depuis le jeu Vietcong en mode escarmouche, mais là je sens que je suis en train de perdre des lecteurs).

Et donc, tout naturellement, parce que dans ma tête mes discours sont toujours très clairs (oui dans la mienne, mais si vous en êtes arrivés là, c’est que ça doit pouvoir aller), j’en reviens à Call Of Duty Black Ops! Bien dommage que LE JEU soit interdit aux moins de 18 ans, parce qu’avec une chronologie bien sentie, un petit questionnaire et une petite discussion, et bien il aurait été un bon jeu sérieux.

Contrairement à Medal OF Honor, Tier 1, qui se contente, de te dire que si t’es afghan t’es qu’un gros méchant, Call Of Duty Black Ops, voudrait dire bien plus mais une fois plus comme le monde est réparti en cases bien définies, il restera un jeu de tir.

Alors arrêtez un peu de saoûler le monde avec de grandes digressions sur le jeu. Je ne dirai pas qu’il faut absolument être un gamer pour s’aventurer sur le sujet, je dirai juste qu’il faudrait un minimum savoir de quoi on parle. Un jeu sans Gameplay, ou avec un gameplay qui favorise tout sauf l’immersion, ce n’est plus un jeu depuis le temps de l’Amstrad. Alors si vous voulez aider Cindy, et bien faites des jeux qui soient d’abord des jeux, on verra après pour le côté serious! déjà en commençant par ce qui intéresse Cindy on aura fait un premier pas.