Merci, de vous sortir les doigts du cul!

Bon, comme d’habitude, on va contextualiser un peu tout ça de façon à ne pas rendre totalement abscons le titre du billet.

Voilà, vous comprenez tout de suite mieux de quoi je parle? Faites un tout petit effort au moins. Toujours pas. Bon, va falloir que je détaille.

Il y a peu, j’ai pété mon ipad mini. Enfin j’ai pété c’est relatif, ma connasse de chat au caractère lunaire, a pété mon ipad en le faisant tomber d’un endroit où je n’aurais pas dû le mettre. Bref, ça tombe ça casse, tu rallumes et ça te fait un écran intermittent. Bref, tu peux plus t’en servir. Finalement, je ne m’affole pas trop parce qu’en vrai, je ne m’en sers pas vraiment de l’iPad, enfin pas personnellement.

C’est pas ma came comme on dit, c’est un peu un système de mémère qui voudrait ne rien avoir à comprendre pour que ça marche. mais voilà plein de gens s’en servent. Et moi il y a un truc que j’aime pas c’est que les gens ne puissent pas utiliser un système comme ils le veulent. C’est pour cela que j’ai acquis à sa sortie l’ipad mini, pour connaître le bousin et surtout pouvoir conseiller n’importe qui sur n’importe quoi. Je ne conçois pas que l’on puisse ignorer un système juste par habitude, et c’est à peu près pour ça que je suis équipé de tous les systèmes possibles. Mon vrai kif c’est de tout maitriser y compris ce que je n’aime pas, parce que dans le monde éducatif, on ne doit aimer que ce qui a une utilité, pas un système pour ce qu’il est mais pour ce qu’il apporte à une personne ou un groupe de personnes précis. Bref, ce n’est pas la machine qui compte mais ce que l’on peut en faire, et pour cela, je me trouve en opposition avec un peu tout le monde éducatif.

Seule une bonne maîtrise et connaissance technique apporte une plus value pédagogique. J’entends tous les pédagogues hurler, he bien hurlez mais essayez de comprendre un poil.  En réalité, je dis la même chose que François Lamoureux ici, qui dit que les apps on s’en fout. Bon là t’es en train de te dire que je n’ai rien compris et que je dis l’inverse. Ben non. Pour moi, le prof, ne devrait pas à avoir à se préoccuper de technique et ne devrait pas avoir à se pourrir la vie à chercher à l’utiliser. Le prof il a une idée et il cherche le meilleur moyen de l’appliquer. Or, le gros défaut dans l’educ nat, c’est qu’on t’offre soit une vision totalement matérielle, technique, soit une formation totalement virtuelle, déconnectée du monde. Après avoir bossé pour un rectorat dans l’accompagnement techno pédagogique, je me suis longtemps interrogé sur l’inutilité, le ridicule, l’inadéquation totale des formations à la réalité.

En gros, dans l’educ nat, on va te proposer une formation à didapages parce que ça permet de faire plein de trucs, ou alors on va te proposer une formation à la gestion différenciée des élèves sans te parler de techniques. A aucun moment, on ne te parlera de ce que tu envisages de faire. Bon ça fait quelques lignes que je rame là, donc je vais aller à l’essentiel, ce sera moins chiant. Pourquoi, quand tu souhaites faire un truc particulier en classe, jamais personne ne viendra te dire, alors: « je te conseille, ça et ça ou ça. C’est quoi ton délire précis? Tu voudrais plutôt orienter comme ci ou comme ça? Bon alors je te conseille plutôt ça. Tu sais pas comment ça marche, c’est pas grave on va s’occuper de ça. Réfléchis à ton truc, on en reparle, et après, on reparlera du technique (ou pas, parce que finalement, ce genre de choses se passerait totalement de technique pour les cas où finalement on pourrait s’en passer). » Bref, les apps on s’en fout comme le dit excellemment François Lamoureux, mais en réalité cela signifie, on va te trouver ce qui te sera utile à toi spécifiquement pour ton truc et pas de montrer un truc dont tu n’auras aucune utilité.

Bref, j’ai monté des blogs pour indexer des logiciels pour tous les systèmes, puis des blogs pour indexer des apps pour toutes les tablettes, puis un blog pour faire des tutoriels. Bref, je pense que la technique est primordiale, non pas pour l’enseignant mais pour son projet et je pense que l’on devrait pouvoir orienter personnellement telle ou telle personne, vers tel ou tel matos, logiciel, application, qui lui apportera la plus value qu’elle attend, le reste on s’en bat un peu.

Mais voilà ça ne fonctionne pas comme cela. Bon maintenant que j’ai perdu les moins persévérants au travers de ce billet rébarbatifs et plein de lapalissades habituelles du style, c’est la pédagogie qui prime, venons en au coeur du sujet. (on remarquera en général que cet argument sert pour justifier un équipement inadéquat le plus souvent en particulier dans les milieux académiques ou politiques).

Le iPad. Donc je l’ai pété. Je ne suis pas totalement en mesure de raconter les événements, en ayant zappé une partie. Je me réveille le lendemain du pétage d’iPad, et vois sur Twitter une collègue appelant à faire un don sur un de mes blogs pour que je puisse en racheter un. Je souris, je vois quelques personnes relayer. Je me dis, c’est sympa, il y a des gens qui aiment ce que je fais. Je souris.

Puis je fais mon ménage, je me lave (faut bien parfois), je fais la bouffe, je joues à FIFA avec le nain (c’est pas ma came non plus), j’essaie un peu de bosser. L’après-midi avance. je relève mes mails et là, stupeur. En quelques heures, une grosse partie de l’ipad est déjà remboursée. Je vais faire un foot avec le nain (encore moins ma came), je rentre, et  non seulement l’ipad est remboursé mais bien au delà.

j’avoues qu’il s’en est suivi une étrange réaction. Un poil de honte ( cherchez pas), un poil de fierté (ça m’arrive davantage), un poil de WTF.

Là le lecteur un peu con se dit quel est le rapport entre le laïus bien chiant sur l’aspect technique et pédagogique d’avant et l’histoire des dons pour l’ipad. Il y en a en fait plein.

Le premier est que je me dis que ma démarche n’est peut être pas si débile de présenter logiciels, apps, services web à des gens qui en ont besoin ou non mais qui peuvent puiser en fonction de leurs attentes et s’il y a vraiment attente, proposer des tutos pour faire, c’est peut être pas trop con. le second est que finalement tous ces gens qui ont participé à ce financement, ont un profil commun. Pourquoi s’intéresser à mon ipad, sans avoir forcément des vues sexuelles à mon égard (malgré mon grand sex appeal), ni des vues culinaires en rapport avec mes légendaires côte de boeuf. Beaucoup sont pour moi de  parfaits inconnus.

mais voilà tous ont un point commun. Tous se sortent les doigts du cul quotidiennement pour faire quelques chose qui correspond à ce qu’ils veulent faire. Tous trouvent cela essentiellement par le biais des réseaux sociaux ou des milliers de profs partagent, échangent, s’engueulent, disent des conneries, se remontent le moral. Tous participent à l’effort commun de faire bouger les choses, maladroitement, adroitement, avec de la prétention, avec de l’humilité, avec du charisme, de la timidité, peu importe, tous participent.

Alors Merci: Véronique, Brigitte, Françoise, Frédéric, Karine, Michel, Marie, Yann, Anne, Xavier, Céline, Remi, Christophe, Marie-Astrid,Monique, Lenaig, Stéphanie, Christian, Aurélie, I, Claire, Soledad, Philippe, Cédric, Céline, Jean-Marc, Emilie, Marie-France, nathalie, Armelle, Eric, Marie, Jean-Michel, Fred.

merci à ces connus et inconnus qui ont fait un geste sans message, sans attente alors que je n’ai couché avec aucun d’entre eux. Merci, non pas pour l’ipad amélioré que j’ai acquis grâce à vos dons, mais merci A VOUS pour vous sortir tous les jours les doigts du cul, pour essayer, vous planter, réussir, réessayer, demander de l’aide, réessayer, sans jamais abandonner. C’est comme cela que les choses changent.

 

L’année de la quiche: ou comment la formation au numérique (l’outil) ne doit pas être une formation comme les autres

Qu’arriverait-il à un enseignant lambda, sans maîtrise des outils, s’il souhaitait s’y mettre?

On m’excusera pour le côté sexiste ou ce qu’on veut de la vidéo (ou pas d’ailleurs je m’en tamponne un peu), je prends ce que je trouve.

Vla presque un an que je n’avais rien écrit sur ce blog. Plein de raisons bonnes ou mauvaises :  préparation de mon mariage (vous ne vous rendez pas compte à quel point ça prend du temps), donc préparation d’un déménagement, donc un enfant en presque charge (ça prend encore plus de temps), du boulot par dessus la tête (bien que non prof de prépa donc sans le salaire qui va avec aussi).

Bref, longtemps. Et puis ce soir, Bing. Je me rends compte quand même que çà me manquait un chouilla (ou chouya il y a deux écoles). Donc je me dis je vais écrire un truc. D’habitude, c’est en réaction à la connerie ambiante, à l’humeur, tout ça…

Ben là, on peut pas dire. Enfin si en fait. Ca fait quelques temps que ça cause de numérique sur ma TL, de formation, de refondation etc…. Et puis ça devait me démanger la rate ou un organe comme ça. Qui c’est tous ces cons qui causent et pondent des trucs à deux balles. parce que dans le genre trucs à deux balles, ça se pose en ce moment. La mise en place d’une Direction du Numérique pour l’éducation, alors que dans le même temps on met en place la daube du permis internet en primaire! Dotations de iPad verouillés dans une académie montagnarde et j’en passe et des moins bonnes.

Ca me démangeait en fait depuis longtemps maintenant que je fais le bilan. On se décide à faire finalement ce qu’on a toujours fait dans l’éducation : donner à des ignorants le pouvoir de décider ce qui va se faire pour améliorer les choses.

bref y’a un soucis dans le bousin.  Pourquoi donc mettre une énième direction de je ne sais quoi? La solution est simple. Tout est à revoir. Pourquoi le numérique ne prend pas à l’école ? Certes, y’a les « mais j’ai pas été formé moi » (en fait ce sont des profs qui ont oublié qu’ils devaient parfois bosser tout seul), les réacs habituels. Petite parenthèse parce que je suis comme ça. Le terme réac est très critiqué en ce moment car on colle ce terme à tous les gens qui voient les choses différemment. Bullshit, un réac c’est un réac, quelqu’un qui ne veut pas évoluer (et pîs c’est tout). Je reprends donc. Après ces gens, il y a aussi les « je ne suis pas assez payé pour bosser en plus » (bon on va pas trop leur en vouloir parce que c’est pas faux mais c’est quand même à deux balles comme excuse), les « on n’apprendra jamais mieux qu’avec un Bescherelle » (ta mère), Bref, y’a plein de gens qui n’en veulent pas. Et pourquoi hein Pourquoi?

Ben parce qu’on leur offre de la daube. N’y voyez pas une critique des formations existantes souvent faites par des gens qui y croient encore un peu. Voyez-y une critique du fonctionnement des formations.

Alors revoyons une formations au ralenti. Non je blague, c’est souvent assez chiant pour ne pas les ralentir. Une formation c’est quelque chose décidé par quelqu’un qui ne sait pas ce que veulent les stagiaires, pour résoudre les problèmes de ces même stagiaires. Souvent c’est fait avec un plutôt bon esprit d’ailleurs. Par exemple, avec 4 ans de retard, un inspecteur découvre l’existence de Didapages et décide qu’il serait bien d’offrir une formation là dessus. Oui l’inspecteur est lent, c’est normal, il est recruté sur cette compétence que tout le monde leur envie, cette faculté d’être hors du temps un peu comme le docteur Who (si tu sais pas qui est le docteur sors).

Bref, on décide d’une formation. Le problème n’est pas là, je trouve admirable que l’on prenne la décision. On fait la formation. Les stagiaires en prennent plein les yeux. Ouah on fait des supers trucs avec cet outil! et c’est vrai.

Et le stagiaire rentre chez lui. Il a des cours à préparer, des Legos à monter avec le petit dernier, des leçons à réviser avec la grande, des toilettes à changer, des rendez-vous chez le dentiste (Bref, le stagiaire est prof et il fait caca aussi). Mais le stagiaire est de bonne volonté. Alors après toutes ses occupations, il va décider de se mettre au boulot et de mettre à profit son stage. C’était si simple pendant la formation avec ce formateur si sympa (y’en a plein j’en connais mais y’a des gros cons mauvais aussi). Et puis il va bloquer sur un truc tout con. Il va chercher parce qu’il est un peu persévérant. Chercher. Et puis, il ne va pas trouver (effet de style très littéraire ici! ah non en fait).  Et puis il va abandonner.

Voilà le problème de base de la formation. Que se passe-t-il alors ? Ben rien. Parce que voilà, quand on cherche à utiliser un outil, et ben derrière il faut du répondant et la formation dans l’Éducation nationale, elle ne connaît pas le répondant. Pourquoi? Une sordide histoire de statut! Dans l’Educ nat (oui nous aussi les profs on aime raccourcir ça donne un côté sympa), et ben les formateurs ils sont profs. Bref, un prof il fait X heures, avec ou sans décharge, et pis après, ben on sait pas trop quoi faire. Parce que pour avoir du répondant, il faut avoir des réponses. Alors qui va répondre au stagiaire qui essaie et qui bloque hein qui? Ben, Personne. Voilà le gros soucis.

La formation c’est : tu viens, tu vois. Si t’as un bon formateur, t’essaies un peu. Et après, ben….. Rien n’existe pour un stagiaire qui en voudrait un peu? RIEN.

En fait si, mais là il faut que le stagiaire il se sorte un peu les doigts… S’il se démerde un peu, il trouvera les gens qu’il faut. Il trouvera des appuis mais pas du tout en lien avec sa formation.

Et puis, BAM, je vois que quelqu’un essaye une démarche nouvelle. Cette personne, décide, dans le cadre d’un MOOC (j’en reparlerai bientôt des Mooc). Je ne porte pas le concept dans mon cœur. Bref, là le Mooc, c’est d’initier des gens à Twitter. Alors, j’observe, je lis discrètement les adhérents au bidule, et je me rends compte qu’il y a un truc (dont je me doutais un poil) qui tient bien la route (Vous ne connaissez pas l’initiatrice du truc, mais on peut se douter que ça va tenir la route). Why is the Truc so tening the road? Et bien parce que tout simplement, le truc est pensé, bossé, et surtout accompagné. Et voilà le maître mot, Accompagné.

Bref, le Twittmooc (j’avais pas dit le nom hein?) est une formation (hors champs éducation nationale) qui propose de s’initier à Twitter (ou comme la plupart y sont déjà) de s’améliorer. Alors pourquoi j’ai trouvé cela si bon. Parce que le suivi est permanent. Il y a des tuteurs (chose impossible réellement dans l’Educ nat pour cause de statut débile), et il y a surtout des gens qui maîtrisent derrière et qui peuvent 1) Soit répondre à toutes les questions 2) Soit trouver quelqu’un qui connaît le réponse 3) La réponse 3. Bref, il y a toujours quelqu’un derrière (pas Stéphanie, hein, les stagiaires).  Et voilà le gros bousin de l’Educ nat. Tu vas en formation, tu reviens, t’es tout seul.

C’était pas dur à comprendre pourtant. il faut quelqu’un derrière tous les stagiaires qui souhaiteraient utiliser le numérique (encore là il y aurait bien des choses à définir mais je laisse la sagesse de Michel Guillou vous éclairer)

Et encore sur ce billet, je ne parle que de la maîtrise d’outils (oui je ne suis qu’un sale maîtriseur d’outils). Imaginez toutes les formations. Ben c’est pareil.

Donc Bravo à ce Twittmooc, dommage que ça n’ait pas été pensé par nos décideurs. Et voilà tout le soucis. On ne conçoit les formations qu’à la lueur d’un statut à deux balles. les formations sont donc inefficaces (oui je sais c’est très généralistes, y’en a des biens tout ça, pipo).

Et voilà le rabat-joie qui me demande pourquoi j’ai appelé ce billet l’année de la quiche. des quiches en vrai je n’en connais pas. Je connais plein de gens qui veulent, qui essaient. qui se plantent, qui réessaient, qui demandent. Je connais donc plein de gens qui voudraient mais qui ne sont pas accompagnés par leur ministère pour ce faire. ces gens ils trouvent leurs recours à l’extérieur et ce n’est pas normal. ces quiches je les aimes.

Alors, repensez la façon de les aider!

Ce billet a été corrigé par ma femme, merci de vous adresser à elle pour toute remarque

 

 

Si t’es pas agrégé t’es mal habillé! (ou comment supprimer un des maux du système éducatif)

Aller, je vais me faire plaisir comme d’hab car un billet sans vidéo c’est un peu comme un dindon sans farce. Je m’excuse à l’avance auprès de mes amis agrégés (Bien sûr que j’ai des amis)

httpv://www.youtube.com/watch?v=7LR6xhZdRJk

Bon c’est un classique mais comme c’est le film qui a lancé ma vocation, ça me fait plaisir. Alors avez vous retrouvé l’agrégé dans la vidéo? Non. c’est étrange, ça doit être surement parce que vous n’avez pas lu ça. Alors je me lève ce matin et même pas le temps de m’avaler un café et je tombe sur ce truc.

Donc si vous avez bien lu, un bon prof c’est quelqu’un de bien habillé ce qui lui apporte du sérieux et de la compétence. Donc l’agrégé c’est celui qui a le costume. Vous ne rêvez pas, ça existe encore.

Là je me crois revenu à l’époque de mon stage lorsque m’asseyant sur un fauteuil dans la salle des profs du collège-Lycée où je faisais ma pratique accompagnée, je me suis pris un méchant « c’est réservé aux agrégés ». La dame a pris un risque et a mal supporté ma réponse « Faire que 15 heures de cours ça donne des hémorroïdes? ». Et oui les fauteuils réservés aux agrégés ça existait et même des salles réservées. Mais l’éducation a un poil évolué et désormais cela n’existe plus alors la seule chose qui leur reste c’est ce genre de déclaration hors du temps où on fustige la chienlit!

Donc, venons en aux faits.

La société des agrégés critique la campagne de recrutement de Vincent Peillon. Soit elle peut être critiquable. Mais la critique porte sur le fait que la campagne présente des gens « cools », habillés en T-shirts. Et aussitôt ta brave dame associe cela à une faible maitrise des savoirs.

Tout d’abord il convient de préciser que l’agrégation est un concours qui se passe au même niveau que le Capes. Donc les savoirs universitaires sont les mêmes. Mais alors quelle est la différence?

La différence elle se fait sur les heures de cours, sur le salaire et  sur le type d’établissement. Et oui un agrégé, ça bosse moins (on y reviendra), ça touche beaucoup plus et en prime, ça a des points supplémentaires pour être affecté dans des établissements. Je résume un poil, l’agrégé est semblable au panda roux, ça dort beaucoup et ça mange beaucoup.

Mais comment peut on devenir ça? Deux moyens, un concours (assez dur cela dit) ou la liste d’aptitude (une sorte de système de cooptation d’ailleurs par d’autres agrégés). Après ça c’est tout bénéf, grosse paye, moins d’heures et moins de risque de tomber dans des établissements dits difficiles (il y en a tout de même).

Faudra qu’on m’explique ce qui justifie la différence de traitement. On bosse dans le même bahut, on fait le même boulot, on a fait la même fac (souvent l’agrégé a commencé par une classe prépa mais envisageant déjà de bosser moins que les autres il a échoué à la Fac). Bref, deux traitements, et c’est le premier mal de l’éducation nationale. Remarquez créer deux catégories de personnels c’est parfois pratique pour diviser la masse.

Si on reprend ensuite le discours de la dame, on ne trouve plus de profs parce que ceux qui veulent devenir profs sont avant tout des gens passionnés par leur matière, avec un raccourci étonnant, la preuve, ils  ne s’inscrivent plus au Capes mais par contre l’agreg a toujours le vent en poupe. Ce qui, je traduis la dame, veut dire que ceux qui passent l’agreg sont des intellectuels, les autres non. Rappelons, que les deux ont fait les mêmes études, mais que le certifié (CAPES) a fait ça pour le fun.

Alors on va expliquer à la dame! Si l’agreg a le vent en poupe c’est uniquement que c’est mieux payer pour un boulot moindre et bien des avantages. La démonstration est étrange mais ce n’est pas la seule.

Parce que l’interview précise aussi que le métier de prof est avant tout un métier de l’écrit. Alors là, je suis TOTALEMENT D’ACCORD si on résume le métier de prof à rester assis sur son siège à dicter un cours. Parce que cela aussi ça existe encore. Mais le métier de prof ce n’est pas ça. le métier de prof ça consiste à parler, parler: pour dire la connaissance (parce que même les certifiés le font dans tous types d’établissements), pour expliquer (parce que c’est bien beau de cracher son cours mais faut pas oublier Kevin qui n’a pas tout compris et Samantha qui pensait à Kevin), pour corriger, pour dédramatiser.,pour remédier… Bref le métier de prof c’est avant tout parler mais visiblement on ne doit pas faire le même métier.

Cela dit tant mieux parce que dire que le T-Shirt est inapproprié pour enseigner c’est un peu gros, et ça prouve quelque part que nous ne sommes pas du même monde.

Et oui parce que l’agreg c’est avant tout un état d’esprit. Pour beaucoup avoir l’agreg c’est être au dessus du lot c’est être un intellectuel. Et donc un intellectuel ça se distingue par la tenue face à la piétaille des certifiés. Passer un concours fait à ce point changer les gens ou alors serait-ce une certaine catégorie de gens qui passe ce concours. J’ai la réponse à ça. Parce que pour passer l’agreg il faut du temps, et du temps à ne faire que ça donc, si papa maman t’accompagnent bien, et te financent, ça facilite les choses. Pas facile de bosser en préparant ce concours, alors si t’as été obligé de bosser pour te financer l’agreg tu l’auras pas, et comme tu l’auras pas, t’auras que les moyens de t’acheter un T-Shirt. Bon je vois déjà le premier commentaire arriver à ce billet « ben moi j’ai eu l’agreg en bossant à l’usine en même temps » (y’a toujours un mec qui veut préciser  qu’il n’est pas dans le même lot que tout le monde). Je réponds d’avance à ce commentaire un disant Menteur ou emploi fictif dans la boite à papa, mais comme je ne fais pas que dans la caricature, je dirais aussi comme Didier Super Y’en a des biens…

httpv://www.youtube.com/watch?v=ODXOvPrCuUs

Pour finir, l’interview se termine par « Nous n’attendons pas autre chose que des professeurs experts dans leur discipline », et ben figurez vous que la société attends bien plus que cela et que les profs qui portent un T-shirt le sont aussi. Sachez que les agrégés (enfin ceux qui tiennent ce discours) ont la même formation que les autres, ils auraient juste besoin de s’éclater un peu et de découvrir la vraie vie. La société attend des profs dont la motivation est autre que toucher plus en bossant moins (ce qui devrait être le cas de tout le monde).

La Refondation, elle devrait revoir ça! La suppression de l’agrégation est une condition pour que l’école change car c’est ce genre de discours qui perpétue tous les dysfonctionnement du système éducatif. Pensez d’ailleurs que certaines catégories de profs n’ont même pas accès à l’agrégation. Il y a aussi de la sous piétaille, les profs docs. Est-ce parce qu’elles portent trop le T-Shirt? La société des agrégés pense-t-elle que les profs docs doivent se contenter de faire le café avant la récré?

Pour information, je vais bosser en costume et en T-shirt, ça mériterait une augmentation non?

La refondation n’est-elle que dans ton cul? (ou comment fourrer un dindon): billet vulgaire interdit aux moins de 18 ans

Bon je devais plus écrire pour cause de vulgarité chronique, étant atteint du syndrome de la tourette blogien. Mais finalement comme la méchante bombasse qui m’a accusé d’être vulgaire est quelqu’un qui a un peu d’humour, je passe outre. Ticeman est peut être vulgaire mais si ne pas supporter la connerie c’est être vulgaire j’assume totalement (oui je parle de moi à la troisième personne parce que je suis un mec génial).

Bon faisons comme d’habitude, commençons pas une vidéo. Des dindons, ont l’impression de se faire fourrer avec la refondation de l’école. Voyons comment cela peut se passer.

httpv://www.youtube.com/watch?v=2AeZhaWnxyk

Et voilà c’est aussi simple que ça. Pour fourrer une dinde, on fait une incision, on ne passe pas par les orifices naturels.

Certains sont bien en train de se demander quel est le rapport. Je suis compliqué mais il y a toujours un rapport.

Certains ont l’impression que la refondation c’est un peu n’importe quoi. C’est pas faux. Il y a un peu de n’importe quoi dans le sens où c’est un peu on prend les mêmes et on recommence. Mais quand même, la refondation , comme le montre la vidéo, c’est pas dans ton cul.

C’est n’importe quoi parce que on va remettre en place la formation des personnels enseignants? Certes on va remettre en place l’équivalent des IUFM avec les mêmes gens (et ça c’est peut être pas sûr). Alors oui, c’est n’importe quoi, on va remettre un peu de formation de merde, mais est-ce mieux que pas de formation du tout (et puis comme dirait Didier Super, y’en a des biens des gens à l’IUFM, y’a même une bombasse qui me trouve vulgaire, mais qui reste une bombasse) (parenthèse supplémentaire; procédé peu commun que j’assume: ceux qui ne comprennent pas le terme bombasse peuvent lire d’autres billets de ce blog).

C’est n’importe quoi parce que 80000 postes devraient être créés? Certes c’est n’importe quoi, c’est pas comme-si on en avait besoin. Après tout, c’est jamais que 80000 postes supprimés par le gouvernement précédent (s’il revient je serai tondu mais bon je le suis déjà sur bien des plans). Donc, on va mettre plus de maitres que de classes en primaire et ça reste un problème. je sais bien que les DHG sont tombées dans bien des bahuts et que ça fait mal (mais il ne fait pas oublier que les rectorats fonctionnent avec un poil de retard).

Alors qu’est-ce qu’on a? Des dindons ont peur que la refondation se passe dans leur cul (purée je suis vulgaire j’avais juré que je le ferai plus Mme Devielle) mais si vous regardez bien la vidéo, elle se passe à côté, et c’est peut être là la différence.

Il y a bien des défauts, des manques de communication (sur la pause méridienne, le péri éducatif et tout ça)., mais bon, on me fera pas prendre la peau de l’ours pour une lanterne. 80000 postes et de la formation, ça c’est pas dans ton cul comme le dit la vidéo, c’est un peu à côté.

En même temps quand je regarde ma TL Twitter, je comprends l’inquiétude de certains, les mêmes qui hurlent contre la refondation hurlent contre le mariage homo (d’ailleurs je vais faire le ménage). Faites un petit test, je suis sûr qu’au final ça ne fera pas trop mal.

Ai-je été assez vulgaire?

Inutile de préciser que je suis le premier à hurler sur la refondation, sa soumission à l’industrie du tourisme, son manque de com et le fait qu’on revienne un poil en arrière, ceux qui me lisent le savent, les autres lisent le Figaro.

Faut quand même pas déconner.  Au moins on remet presque l’école au point où elle en était.

Un poil caricatural

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L’histoire du mec qui voit des stérilets partout (ou comment faire du bruit pour rien)

Alors bon, j’ai bien longtemps hésité sur ce billet puisque finalement l’affaire s’est dénouée. Mais bon ça me trottait, ça me trottait.

On parle tous de la même chose, l’interdiction d’une tweetclasse dans l’académie de Grenoble pour des raisons de sécurité. Alors finalement, tout va bien, la tweetclasse fonctionne désormais. mais comment, pourquoi en est t-on arrivé là? Hein  oui comment peut-on prétendre de problèmes de sécurité pour interdire une tweetclasse? Alors ça se passe un peu comme sur la vidéo suivante.

httpv://www.youtube.com/watch?v=_4HLJkkjK1U#!

Rien à voir diront ce qui ne me connaissent pas. Ben tout à voir en fait bande de nazes.

Car l’affaire révèle en fait tous les défauts de l’organisation interne des services informatiques dans une académie (prenons en une fictive, cela fonctionne de la même façon partout). Dans une académie, il y a deux services, les missions tice qui s’occupent en général (oui je précise en général parce que faut voir dans certaines) de la pédagogie, et les DSI qui s’occupent des réseaux. Je simplifie un poil parce que je sais que vous êtes des quiches.

Premier défaut, les missions tice qui s’occupent de pédagogie, ne sont jamais consultées sur rien. Ce sont les DSI qui sont consultées. Oui parce que les DSI elles s’occupent de sécurité, et donc elles sont jugées aptes. On ressent déjà le fonctionnement Educ nat de base, on consulte parce que l’organigramme dit qu’il faut consulter, mais on ne vérifie pas les compétences. Pourquoi demander des compétences pédagogiques pour un projet éducatif?

Alors comment on interdit une tweetclasse. Alors c’est assez compliqué, il peut y avoir plusieurs niveau, mais le blocage est similaire à tous les niveaux. prenons quelqu’un d’assez incompétent pédagogiquement  ou alors compétent il y a 25 ans. Mettons le soit à la tête de l’inspection académique (enfin d’une parce qu’il y a aussi différents niveaux) ou à la tête d’une DSI (si vous connaissiez le parcours réel des dirigeants de DSI vous seriez surpris). Bref, vous prenez quelqu’un qui a été mis dans un poste pour des compétences techniques (ou de l’incompétence). Attention je ne dis pas que ces gens sont incompétents, ils sont justes recrutés sur des critères qui ne conviennent pas. bref, on va encore simplifier, on va prendre un chef de DSI dans une académie quelconque.

Ce bonhomme, ou cette bonne dame, est recruté car elle est un manager hors paire (;-)) . Il est très bon, il l’a bien montré en manageant une équipe énorme dans les assurances. bref,  cette personne,  est douée pour diriger donc elle a le poste. Mais cette personne a un gros défaut que personne ne connaît, elle traîne sur des sites louches. Enfin louche tout est relatif, mais elle adore passer ces soirées sur Gynecologiehardcore.com. Chacun ses fantasmes.

Jusque là, pas grand mal pour personne. mais voilà! Une maîtresse d’école veut monter une tweetclasse. Elle a plein d’idées, beaucoup d’imagination et veut changer le quotidien de sa classe. Elle lance son projet, en parle à son inspecteur, et c’est parti. Mais voilà, peu de temps après, badaboum, la tweetclasse est interdite pour des raisons de sécurité.

Revoyons la scène au ralenti.

httpv://www.youtube.com/watch?v=BdHICDe0E1c

L’inspecteur, très au fait de la chose (ben oui faudrait pas leur demander d’être au fait non plus), demande au rectorat ce que tout ce truc implique. parce que l’inspecteur, très au fait du monde moderne, ne sait pas ce qu’est twitter. Au rectorat, on le renvoie vers les gens habilités, la DSI (non parce que un service des usages pédagogiques ne serait pas adapté). A la DSI, on reçoit la nouvelle comme un tollé. Quoi Twitter mais c’est pas hébergé chez nous ça, on va pas pouvoir, c’est risqué! Alors comme tout dans un rectorat ça remonte. Et ça remonte au chef. Et le chef de la DSI, si bon dans le management. Rappelons nous que le c hef de la DSI traîne sur Gynecologiehardcore.com. Dès qu’il entend parler du projet, il pense à son site et imagine le stérilet de la maîtresse. Parce qu’il voit tellement de choses sur le net qu’il ne voudrait pas quand même confondre sa vie privée et le professionnel. Alors il dit, non, c’est dangereux, on interdit.

Alors voilà pour résumer comment cela peut se passer. Enfin peut, parce qu’imaginez que les gens placés à la tête des différents services, ne sont pas tous sur gynecologiehardcore.com, d’autres ont une vision bien pire du net.

Alors l’histoire ne dira pas si la maîtresse a un stérilet.

A l’heure où l’on parle de refondation, il faudra peut être s’interroger sur le fonctionnement globale de l’Educ Nat.  Qui on met où et pourquoi? Refonder c’est refaire des fondations, ce n’est pas faire deux trois modifs qui laisseront le système tel qu’il est.

Ce n’est que mon humble avis. Alors il est où le rapport avec la vidéo de départ. Non aucun, comme vous l’aurez compris je suis débile, Juste dans l’histoire de départ, on va tirer sur une personne parce qu’elle a décidé de bloquer. Mais en fait, fallait peut être juste consulter les bonnes personnes, il est peut être là le grand défaut du système éducatif.  Brûlons l’organigramme!

 

L’Empire des traditions (ou comment refonder de travers)

Décidémment je vais pas me refaire, va falloir commencer par une vidéo. Sur la tradition, pas facile à trouver mais finalement, ce petit film de naze qu’est le cercle des poètes disparus aide bien (je m’expliquerai plus tard sur le terme de naze, pour ceux qui me connaissent pas, j’écris comme je pense).

httpv://www.youtube.com/watch?v=oGXlLXLjsFA

La bande annonce est parfaite elle commence par cette horrible devise de l’école en question. Bon, les nouveaux se disent, ouah le gros naze qui va discourir sur le cercle des poètes disparus 20 ans après. Non je vais pas discourir là dessus. J’aime pas ce film, c’est condescendant, pleins de poncifs, mais il montre exactement ce qu’est l’école.

L’école c’est le lieu de tradition par excellence, le lieu de la réaction et des réactionnaires. La preuve, le film se finit bien, le prof qui veut changer les choses dégage et tout reprend son cours. C’est d’ailleurs pour ça qu’il a marché ce film. On adore le prof innovant qui vient libérer ces jeunes mais finalement, on est rassuré parce que le système se maintient. Ah non, pas tout à fait, il y a le naze prof de latin qui n’a pas vraiment tout compris et qui fait réciter la même daube dehors qu’à l’intérieur.

La TRADITION, voilà ce qui empêche tout changement. Une tradition ça prend des siècles à se former et des décennies à disparaître. La disparition des traditions ça emmerde bien les vieux qui s’y accrochent comme à un balais à chiottes un soir de gastro et moi aussi parfois quand ça devient difficile de trouver une boucherie chevaline. Mais à l’école, ce problème n’existe pas car à l’école, pour faire une tradition, il faut deux trois ans  et elles disparaissent jamais.

J’en vois qui ne sont pas d’accord. Ben, je me suis interrogé longtemps sur le sujet. A l’occasion d’un changement d’établissement cette année, j’ai pris conscience du poids des traditions, non seulement nationales mais aussi locales.

Qui n’a pas dans son établissement le même voyage ou la même sortie qui a lieu chaque année avec les mêmes profs. Qui n’a pas dans son établissement le projet traditionnel de madame tartempion et monsieur laquiche, qui attire pleins d’élèves. Ça en arrive à un point que pour tout le monde tout est normal. Les parents d’élèves demandent avant même la rentrée à combien sera le voyage de M Laquiche, si son cher enfant tellement génial pourra faire théâtre avec Mme Kipu. qui n’a pas l’équivalent dans son établissement? Ben personne parce que ça existe dans tous les établissement, et le phénomène touche y compris les composantes modernes. Hein, est-ce que mon fils pourra être dans la classe tice ou tablettes? Faites un truc qui a un peu de succès deux ans de suite à l’école et hop c’est une tradition. Mais jamais on se demande à quoi ça sert.

Non parce que le voyage en Ecosse il est forcément utile parce qu’il est en Ecosse. Utile au prof qui remplit sa cave de whisky, utile aux parents qui se débarrassent une semaine de Kevin et Jessica pendant une semaine en croyant faire une bonne action en plus (comment c’est trop bon de s’enlever toute culpabilité vis à vis de ses gosses en imaginant un pseudo contenu pédagogique). Mais finalement qu’est-ce que tout çà  a affaire avec l’école. Les élèves apprennent-ils mieux l’anglais ou la civilisation en y allant une semaine (en réalité souvent 3 nuits). On va dire oui pour faire plaisir aux parents et aussi aux profs qui ont passé aux moins une demie heure à organiser ce voyage en appelant une agence spécialisée qui fait tout. Et la sortie au mémorial de Caen hein? Ben oui c’est fondamental d’aller voir un bâtiment non historique dans lequel sont accrochés des photos présentes dans tous les manuels et aller se peler le cul sur une plage humide en demandant aux nains d’imaginer un peu comment ça a dû être terrible (ben oui monsieur ça a dû être terrible parce que même en Juin il fait froid mouillé ici)

En fait personne ne se pose la question de l’intérêt ultime de la chose. Il y a en a, j’en ai fait des sorties et des voyages mais y’en a-t–il à reproduire chaque année la même chose avec des élèves qui, étant humains (enfin on peut se poser la question pour certains mais quand même) sont forcément différents. Et je dirais pareils pour les twittclasses et tout autre projet qui se reproduisent d’années en année. La pédagogie, n’est-ce pas s’adapter à des élèves? Ben non à l’école, la pédagogie c’est adapter les élèves à des moules tous faits car bien pratiques finalement.

Changez de région, changez d’établissement (je viens de le faire, je sais donc à peu près de quoi je parle) vous retrouverez un équivalent de tout ça partout. Heureusement, vous aurez toujours quelques illuminés pour dire, bon l’année dernière ce point là n’a pas fonctionné, donc on va modifié légèrement quelques éléments, mais dans 98% des cas, 0 évolution.

Et ça repart l’année d’après et encore l’année d’après jusqu’à ce que madame machin ou monsieur bidule se casse en retraite ou a obtenu une décharge lui permettant enfin de s’éloigner des élèves (oui je suis méchant mais faudra aussi s’interroger un jour sur le pourquoi d’un tel besoin de changements chez les enseignants). Alors qu’est-ce qu’on fait maintenant. ben on attend qu’arrive le prof qui aura l’idée de tradition qui remplacera l’ancienne. Et parents comme profs reprendront enfin une vie normale.

Alors on fait quoi, on supprime toutes les sorties et voyages? Le crétin qui pense ça peut dégager de ce blog, c’est qu’au final il a rien compris. Non on empêche les traditions. Si on estime que voyages et sorties sont de la pédagogie, ils doivent forcément être différents tous les ans bandes de nazes, c’est ça l’objet du discours.

Mais comment faire? Ben là c’est compliqué parce qu’à part abattre massivement le troupeau des profs et des parents d’élèves(toute allusion à un gouvernement qui aurait essayé est purement fortuite), ben revenir sur des traditions séculaires euh annuaires? enfin bon je veux dire les traditions de l’école, ça va pas être facile. Ben non parce que ces traditions, elles font vivre du monde. Les agences de voyages scolaires qui vous sortent le voyage tout fait avec hébergement dans des familles et visites nazes toutes prêtes feraient faillite sans ça. Et imaginez un peu la bande de profs copains qui se montent le projet pédagogique de la mort qui tue incluant à la fois de l’anglais et de l’histoire et qui ne pourraient plus partir ensemble chaque année (sans le prof d’histoire parce que c’est pas un copain). Et oui parce que c’est ça aussi les voyages scolaires. Moi quand j’étais au collège, j’ai retiré deux trucs de mes  voyages scolaires.  En Italie en cinquième, j’ai découvert les glaces et les meufs (j’ai aussi découvert que le prof d’histoire se tapait la prof d’anglais). En Espagne en quatrième (non vous ne révez pas, c’est la prof qui nous y a emmené) j’ai fumé ma première clope en boîte. Et en troisième en Angleterre j’ai découvert que l’Angleterre c’était moche et qu’il y avait des dauphins à Londres (enfin pas loin ou un truc comme ça). Expliquez-moi un peu le côté pédagogique du dauphin? Donc oui c’était bien pour l’ouverture culturelle (enfin culturelle faut pas pousser parce qu’il y a plus culturel que le musée de madame Tussaud) mais pédagogiquement c’était bien naze. D’ailleurs dans aucun des voyages scolaires je n’ai parler la langue voulue (vous me direz pour le latin c’était un peu mort, comme la langue quoi).

Pour refonder, il faudrait commencer par mettre le nez dans ce qui se fait vraiment dans les établissements. Car personne ne vérifie l’intérêt pédagogique de quoi que ce soit dans un établissement. Le chef voit que ça fera Plaisir aux parents, les parents pensent bien faire (enfin pensent se payer des vacances, d’ailleurs les voyages scolaires sont suivies fréquemment de grossesses chez les parents), et les profs pensent qu’il seront vus comme des gens dynamiques et pleins d’idées. Pourquoi mettre le nez là dedans vu que ça dure depuis bien 30 ans. Ben dans un premier temps mettre le nez dedans pour voir les vraies idées, les vrais projets car il y en a des gens de talents qui pensent leurs sorties et voyages pédagogiquement. Il y en a des projets tice qui ne sont pas que de l’esbroufe pour fasciner le journal télévisé. Sauf que ceux là, ben on a tendance à les négliger un poil. Je ne vais pas aller trop dans la mauvaise fois en mettant en avant le quota de HSE que tout cela rapporte à certains. Les vrais innovants et pédagogues ne sont-ils destinés à être mis en avant que par Microsoft et consort? N’a-t-ton pas un ministère et des instances pour cela?

Voilà ce que j’attends de la Refondation de l »école. Que la vraie pédagogie et les vraies idées effacent les traditions nazes.

Bon quand je disais que c’était un film de naze ce cercle des poètes disparus, c’est un film qui fait plaisir aux ados qui se rebellent et qui rassure l’institution et ses membres qui se disent qu’au final, on pourra bien faire encore la même chose pendant 20 ou 30 ans. Mais non on ne pourra pas, il est peut être même déjà trop tard.

 

 

 

Comme des larmes dans la pluie (ou comment rien ne changera)

Je vais pas me refaire, on va attaquer par une petite vidéo pour se mettre dans le bain. Vla bien  quelques mois que je n’avais rien écrit, rien pensé peut être diront certains. Ma vie a changé, sur bien des points, je n’avais, peut être, juste pas le temps ou alors la constipation bloguienne était-elle liée à une longue digestion.

httpv://www.youtube.com/watch?v=Tzs-0fBnm3g

J’ai réfléchi bien longtemps à ce billet de départ. Comme l’émotion, c’est un truc que je connais pas, je ne pouvais pas écrire  un billet de départ triste. Comme le rire m’est aussi étranger, je ne pouvais pas faire le clown. Alors comme Partir c’est Mourir un peu, fallait bien un peu de réflexion (remarquez, mourir c’est partir beaucoup et ça évite de faire un billet).

On va pas s’étaler sur les raisons du départ (elle est en train d’installer son nouveau site à deux mètres de moi et un étalement conduirait à un bug). On va pas s’étaler non plus sur ces 11 années de ZEP,RAR,ECLAIR. Y’a bien assez de blogs pour se plaindre de la baisse du niveau, du non respect des profs, des foutages de gueule de l’administration etc (en réalité des foutaises mais ça rassure tellement de croire que la lie de l’humanité est regroupée dans quelques établissements). Donc on va pas s’étaler.

La vidéo résume tout, J’ai vu des choses que vous humains ne pourriez imaginer. Et voilà, le billet est terminé vu que ces choses, je viens de le dire, vous ne pourrez pas les imaginer.

Ok, je me fous un peu de votre gueule. Mais non je ne ferais pas étalage de tout ça. Des armes, oui, de la came, très peu, des insultes envers les profs, des insultes envers les élèves…. Le catalogue de tout ce que vous voudriez bien lire existe. Mais je préfère vous laissez penser que c’est comme dans l’Esquive ou encore Entre les murs, ces petits films faits pour rassurer la société et quelques profs bien peinards que eux aussi ils pourraient. On est bien loin de tout ça. La vraie souffrance de certains profs ou élèves, il faut la voir pour ne serait-ce que l’imaginer. Étrangement, Esprits rebelles, cette merveille de film avec cette merveilleuse Michel Pfeiffer est plus proche du quotidien.

httpv://www.youtube.com/watch?v=U7GFLVzFVg4

Ok ça fait foutage de gueule. Ceux qui le pensent retournez à vos films d’intellos. Je vous épargnerai mon côté Miche Pfeiffer.  Ce film est magique parce que le héros ce n’est pas la prof, c’est le génie des gamins.La prof elle n’est là que pour montrer que c’est aux profs de s’adapter, pas aux élèves. Le monde a changé, il change encore et nous voudrions tellement que les élèves soient comme il y a 30 ans. Et oui, la ZEP n’est pas le regroupement d’élèves spécialement en difficulté scolaire, elle est la nouvelle humanité avec tous ses espoirs et ses défauts : laisser s’exprimer un capitalisme qui s’est imposé comme un modèle, une société basée sur le spectacle et la facilité, la perte d’identité de populations déplacées, un monde de l’immédiateté, de la rapidité, tout ça c’est le monde et c’est la ZEP. Tout le reste n’est que foutaise, le vrai challenge est de s’adapter à ça, pas de forcer le monde à revenir en arrière. Parce que tout ça a aussi engendré une vivacité d’esprit, une curiosité naturelle, une soif d’apprendre mais autrement, tout un lot de questions auxquels des programmes académiques ne répondront jamais.

Mais non, on préfère mettre en place des dispositifs qui se contredisent, se superposent, sans jamais voir que le phénomène s’étend puisqu’il n’est que le reflet du monde.

Alors ceux qui Refondent l’école puisque Refondation est le grand terme à la mode. Ne la refondez pas sur les vieilles fondations en train de pourrir. Le monde de ces élèves n’existe pas encore, ne faites pas l’école sur un monde qui n’existe plus.

Pour moi comme pour le Réplicant, il est temps de mourir. Je quitte tout ça sans regret, sans rancune, sans aigreur, sans même de nostalgie. Je pars avec des souvenirs qui ne disparaîtront jamais comme des larmes dans la pluie car j’ai vu des choses que vous humains ne pourrez jamais imaginer et JAMAIS ils ne s’effaceront.

Comme on me l’a fait remarquer lors de l’annonce de ma mutation, ça va te changer pour les intimes, ça va vous changer pour les officiels. J’ai toujours répondu à ça avec un petit sourire. Je n’ai pas souhaité partir pour que ça me change, j’ai souhaité partir pour que ça change ailleurs.

Mais l’école ne changera pas j’en suis à peu près sûr et c’est bien l’esprit du film. Quand le chasseur se rend compte que tout cela était une erreur il devient à son tour l’ennemi.

C’est bien difficile de dire au revoir à 11 ans de vie, mais je ne ferai pas mieux.

 

les enseignants innovants, c’est rien que des branleurs (ou comment révéler les arguments cachés)

Tout comme les chats d’ailleurs mais ça c’est pas moi qui l’ait dit.

httpv://www.youtube.com/watch?v=2jPEWqbJwWQ
Ben oui quand même, il serait temps de mettre  en avant une vérité. Tous les ans une bande de pédagogos se réunissent comme une secte pour présenter des trucs innovants qui portent en leur sein la destruction de l’école publique et de ses valeurs. Cette secte est constituée de gens extrêmement dangereux, qui innovent avec des outils techniques dangereux qui volent des emplois parce que c’est bien connu qu’un ordinateur peut remplacer un prof, ou même pire qui innove sans trucs techniques. Ces derniers sont les plus pervers de la secte car ils incorporent des concepts dangereux tels que le respect, la justice, le socle, la progression des élèves et sans machines c’est pas peu dire.

Alors révoltons nous contre certains de ces projets innovants qui vont détruire notre école à petit feu, qui risquent de créer de l’attrait pour les élèves, de faire écrire ceux qui ne le faisaient jamais ou pire,  qui nous empêcheraient d’être injustes en sanctionnant par des notes la pénibilité des élèves. On va les prendre dans l’ordre tous ces projets et on va leur mettre leur race.

On va commencer d’abord par les Minipouss. Les Minipouss vous savez ces êtres raccourcis du vieux dessin animé. Les minipouss sévissent aussi dans l’éducation nationale par le biais de Twitter. J’ai pas trouvé mieux, on va les appeler comme ça parce qu’ils obligent à raccourcir le texte. Eux, ils sont extrêmement dangereux parce qu’ils voudraient que les élèves n’écrivent qu’en 140 caractères. Imaginez un peu ce que deviendrait l’école s’ils continuaient à sévir, tous ces élèves qui parviendraient à écrire en ne faisant pas de fautes parce qu’ils pourraient être lus. Voilà, le scandale vous l’avez devant les yeux. Comment pourrions nous, pauvres enseignants, continuer à nous prendre pour des intellectuels si tous les Kevin (j’emprunte à @milasaintanne par flemme) parvenaient à écrire des vraies phrases? Comment nous sentir encore supérieurs? Hein, comment? Non, il faut mettre un terme à cela. Laissez nous continuer à forcer les élèves à écrire des phrases à rallonge et à les blâmer parce qu’ils ne seront jamais Proust. Et si tous les élèves se mettent à aimer écrire et lire, comment on va faire en conseil de classe pour rigoler de Sandy? Et pire que les 140 signes, les minipouss voudraient que ça serve aussi à acquérir un esprit de synthèse. Mais pour quoi faire? Pour qu’ils réfléchissent? Et après, quoi encore, on ne pourra plus écrire paraphrase dans la marge parce que les élèves auront écrit un truc censé issu de leur cerveau. Jamais on ne nous enlèvera « paraphrase », JAMAIS. On sera obligé d’expliquer plein de trucs dans la marge avec ces conneries. MEME en Maths maintenant? L’autre allumé qui tweete des maths. Mais comment on va pouvoir se débarrasser de Charles Edouard s’il a même plus le loisir de planter Sandy avec son compas? Ces conneries, c’est la mort du conseil de discipline. Et la grande prêtresse du twitter à l’école, elle le fait en Lycée pro! EN LYCEE PRO! Mais de qui on va se moquer si même en lycée pro ils maîtrisent l’écrit? Comment pourra-t-on faire si des PLP font la même chose que des certifiés Bordel! Laissez nous croire en notre hiérarchie. Déjà qu’on supprime les salles des profs réservées aux agrégés.

Y’a aussi plein de techos dans les trucs d’enseignants innovants. Euh ils sont dangereux parce qu’il font des trucs qu’on peut pas prouver que c’est mieux mais qu’on peut pas prouver que c’est pas mieux non plus. Bref, ils font des trucs qu’on pourrait faire si on n’avait pas la flemme. Et danger suprême, ils font des trucs qui intéressent les élèves. Pour être concret, on va prendre un exemple du dernier forum des enseignants innovants. Deux documentalistes font un projet avec des tablettes tactiles et Twitter pour participer à un truc de journalisme. Alors d’une ils apprennent à utiliser un réseau social et ça c’est insupportable. Parce que si on se met à apprendre à tout le monde à utiliser un réseau social comment on va faire pour trouver des vidéos où le gars  a oublié d’éteindre sa webcam, comment les patrons vont pouvoir abusivement virer leurs employés qui se sont lâchés sur Facebook? En plus dans ce projet, ils apprennent des règles du journalisme. Mais où va-t-on? Parce que si tous les merdeux de la terre commencent à apprendre à vérifier l’information, ben ils vont commencer par vérifier ce qu’on dit et ça c’est la destruction de l’école. Imaginez un peu un monde où un élève dirait à un prof qu’il se trompe. Mais c’est le monde à l’envers là. Heureusement, faut dire que ce projet s’enterre tout seul car il a été fait par deux bibliothécaires (enfin on dit professeur documentaliste maintenant). Heureusement qu’il n’a pas été fait par des vraies profs parce que certains auraient pu tomber dans le panneau. Et des tablettes, non mais vous imaginez? des TABLETTES! Ca fait 30 ans qu’il y a des télés à l’école et elles se croient innovantes en filant des télés portatives aux gamins. Maintenant qu’il y a des machines pour couvrir les livres, elles cherchent à se recycler?

httpv://www.youtube.com/watch?v=DqbsXoI4Hgw

La preuve pour celles qui doutent encore!

Faudrait arrêter toutes ces conneries quand même parce que l’impact sur le métier va s’en ressentir.

Et l’autre là, l’instit qui fait faire de la philo à des primaires. Faudra lui dire que dans les montagnes, l’enseignement c’est « être et avoir ». Si elle n’a pas pu vu le film, passez lui une tablette, au moins là elles seront utiles. De la philo pour les gnomes, non mais on croit rêver. Et pourquoi pas de la géopolitique ou encore de la physique quantique? Imaginez les arrivés au collège ou encore pire au lycée. Ils risquent d’avoir des idées. Pire ils risquent de remettre en cause nos idées. Non parce que quand même, si je dis à mes élèves que l’albatros est une interprétation comme ci comme ça de la vie de Baudelaire, c’est que c’est comme ci comme ça. Imaginez un peu que les élèves interprètent eux mêmes. Mais où va-t-on? C’est pas demain qu’un élève me dira ce que sous entend tel poème. La vérité c’est moi qui la dit parce que la vérité je l’ai apprise à la fac bordel. Et à la fac, on sait que c’est vrai parce qu’on l’a lu dans des livres. Et je vois pas pourquoi on aurait changé d’interprétation 25 ans après mes études. Elle c’est la vraie dangereuse des enseignants innovants. Pas de Tablette, pas de PC, pas de TBI, on peut même plus argumenter normalement avec des gens comme ça. Elle c’est , « moi je fais, ça personne le fait, tout le monde pourrait le faire, ça a l’air vachement sympa ». Ne vous laissez pas avoir! L’innovation sans les TICE c’est la pire des choses. Elle s’insinue dans le système sans même qu’on puisse la détecter. On peut même pas gueuler sur la personne ressource. Et on se retrouve 10 ans plus tard avec des ados qui posent des questions qui remettent en question l’organisation de vos cours (parce qu’il faudra bien y répondre si on veut pas passer pour des cons). Avec ce genre de projet, c’est sûr elle doit avoir une touffe à la Woodstock sur la tête et porter des fringues bariolées.

Vous en voulez encore, ils étaient une centaine, tous aussi dangereux les uns que les autres. Et parmi ceux là, comme les chats, il y a ceux qui fument. Mais pas des pétards, non, les vrais dangereux, ils fument le SOCLE. Vous savez le socle, ce truc qui a été inventé pour remettre en place les  Livrets ouvriers. Ce truc qui élimine toute connaissance au profit de seules compétences, ce truc qui fera de bons employés, cette commande du MEDEF. Et ben dans les enseignants innovants, y’en a, ils mangent du socle à tous les repas. Pire, ils soclent et ils tweetent sur une tablette. Ils détruisent la vraie connaissance, celle qu’on apprend dans les livres. Déjà que l’on enseigne plus les codes postaux, que va-t-il nous rester à nous. Non parce qu’on sait jamais, tout le monde peut être amené à passer le concours de la poste et c’est criminel d’avoir supprimé cette connaissance. Comme il est criminel d’amener les élèves à réfléchir pour nous bousiller nos cours qu’on fait depuis 20 ans.

Et en plus tous ces gens, ils font ça sur leur temps libre. Ils le font pour vous faire culpabiliser, ils le font parce qu’ils veulent détruire notre statut.

Unissez vous contre ces fossoyeurs d’innovants. Défendez l’école pour laquelle vous avez passé le concours. La vraie école, celle de l’inégalité sociale, l’école où les enfants d’ouvriers seront chômeurs, l’école où les pauvres sont regroupés dans des ghettos scolaires, l’école où le savoir académique comme seule valeur fabrique des illettrés. Empêchons ces gens de faire réussir des élèves, empêchons-les d’innover et surtout empêchons-les de servir de modèles au cas où ils auraient de bonnes idées. Parce que c’est bien connu, tous ces innovants sont à la botte du système, la preuve leur forum est soutenu par le ministère.

Non à l’innovation et OUI à l’échec scolaire. Notre système marche si bien, pourquoi le changer? Ah ben oui, ça obligerait à bosser. Si vous aussi, après le concours, votre seul objectif est la retraite, alors dites NON aux enseignants innovants mais

 

ARRETEZ D’EMMERDER LE MONDE

« Ceux qui ont embrassé science et littérature ont récité leur fable et se sont endormis » Omar Khayyam

15 Façons d’utiliser un chaton mort en salle de classe (ou comment l’outil devient le centre du monde)

Bon ça fait quelques mois que j’avais pas écrit un mot. Ben ouais, j’ai plein de trucs à dire, particulièrement sur un certain programme ECLAIR et son intérêt, ses conséquences, mais bon, Devoir de réserve, loyauté, tout ça, donc j’ai fermé ma gueule et je continue en attendant désespérément les résultats des mutations pour me  casser de ce truc. Pour résumer, j’ai pas écrit, j’ai rien fait. Mais bon, quand même faut dire que ça me manquait de mettre en forme ma mauvaise humeur. Et puis ce soir, le beau temps aidant et faisant fuir les vacances de la Toussaint qui s’annonçaient au mois de Juin, pan une illumination. Le net est plein de truc anti éducation qui se vantent de défendre, même de faire croître vos possibilités éducatives. Alors, je regarde un powerpoint à deux balles sur 26 façons d’utiliser Thinglinks en salle de classe. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une appli web qui permet de rendre des images interactives que j’avais présenté dans le coutelas. C’est pas mal et ça promet plein d’utilisation. Dans le même temps, je consulte ma page facebook ou je trouve comme sur plein de pages facebook des chatons que voici

httpv://www.youtube.com/watch?v=933FIqOAV4E

Bon, c’est la fin de semaine, la fatigue, tout ça tout ça, et hop mon cerveau ne fait qu’un tour. Après les trois apéros dont un raté avec milasaintanne mais que j’ai pris quand même, le rapprochement est facile, si quelqu’un qui se revendique du domaine éducatif peut trouver 26 façons d’utiliser un outil en salle de classe, je peux bien trouver 15 façons d’utiliser un de ses chatons. Ben oui, les chatons aussi ça meurt, même ceux que l’on n’a pas noyés à la naissance.

Faut dire, qu’à la base, il y a un truc qui me gonfle profondément. Les TICE c’est bien, les TICE ça nécessite des outils bien pensés et des gens qui  expérimentent des trucs, mais voilà, à la base, les gens ils ont une idée, et après ils trouvent un outil ou des outils qui leur facilitent la tâche. Et ben sur Internet, nombre de grands penseurs de l’éducation ont décidé de faire l’inverse. Ils vous donnent les 36000 façons d’utiliser un outil et ensuite, hop, à vous de copier. Bref, c’est pas bien pédagogique tout ça, et même si c’est très anglosaxon et ben ça tend à se retrouver partout. Alors,  si n’importe qui qui n’a pas vu un élève depuis des plombes peut imaginer les 26 façons d’utiliser un truc en classe hé bien moi je peux imaginer les 15 façons d’utiliser un chaton mort en salle de classe.

1-Un chaton ça a des poils doux. Et ben en salle des classes, ça peut très efficacement être utilisé comme effaceur de tableau. Et en prime, ça marche aussi bien sur un tableau à craie qu’un tableau blanc. Et oui, c’est le pouvoir du chat, la douceur.

2- Variante. Ah oui, j’ai oublié de préciser que dans les conseils à la con donnés pour utiliser un outil, sur 26, il y a au moins 5 variantes de la même chose. Effacer le tableau en restant la main au chaud. Et oui car si vous utilisez le chaton comme un gant, vous pourrez effacer le tableau en ayant la main bien au chaud.

3-La prise de note avec le chaton mort. Ben oui parce que si vous ne l’avez pas remarqué, dans les powerpoints sur les 36 meilleurs outils pour les profs, ou les 14 façons d’utiliser un traitement de texte, il y a toujours le truc qui est destiné au prof, pour lui montrer que même si ça n’a aucun intérêt avec les élèves ça peut toujours servir au prof tout seul. Ben oui, les TICE quoi qu’on en dise, c’est quand même bien souvent le prof tout seul qui les utilise et qui les impose aux élèves. Alors avec un chaton mort, si par exemple il a été écrasé par un temps sec et qu’il est resté un certain temps sur la route, vous pouvez prendre des notes comme sur un parchemin. Cela sera du plus bel effet auprès de vos collègues qui seront jaloux de cet effet cuir.

4-variante du 2 mais ça fait un numéro de plus quand même comme dans les présentations. le chaton mort, utilisé comme dans le 2; peut aussi servir de marionnette. Et ça c’est très important. Vous pourrez ainsi rejouer avec vos élèves les plus grandes scènes de la littérature classique. Notez que contrairement au 2 vous devrez bouger les doigts. Hé oui, la différence est parfois minime mais c’est pas grave, ça fait « j’ai de l’imagination ».

5-En cours d’EPS, le chaton mort peut être utilisé comme ballon si on coud les extrémités et qu’on le gonfle.

6-Le chaton mort comme nature morte en cours d’Arts Plastiques (là j’ai pas trop bien cherché mais j’imagine comme les auteurs des ouatmilles présentations sur les outils peuvent imaginer).

7-Variante, encore une, le chaton mort comme objet d’étude des gaz en sciences physiques (en général après une longue utilisation en Arts plastiques, il devrait pouvoir être recyclé à cet usage).

8-Le chaton mort en cartographie. Ben oui parce que dans toutes les présentations sur les outils, hé ben il  faut imaginer que ça va servir à toutes les matières. Donc en cartographie, le chaton mort sera utile quand même. Imaginez que les rayures représentent les parallèles et que la tête soit le Groenland. Enfin bref, n’importe quoi, le principal est de trouver une utilité.

9-En lettres, il illustrera très facilement « le petit chat est mort ».

10-En langue, il permettra d’aborder les termes de cat, kitten, dead, smealy…. A noter que l’imagination n’a jamais de limite dans les présentations de l’utilisation d’un outil.

11-Bien gonflé et avec une ouverture adéquate, il permettra de produire différents sons très utile en Education musicale.

12-mais le chaton mort ne se limite jamais aux matières classiques car oui le chaton mort comme tous les outils  doit être utile pour le transversal. Et bien le chaton mort est la démonstration ultime de quelques règles de sécurité routière.

13-Fort à parier que des utilisations seraient imaginables en terme d’éducation à la citoyenneté (là je sèche, mais n’oubliez pas ce que j’ai dit sur l’apéro).

14-En histoire, quoi de plus normal qu’un chaton mort pour représenter le processus de la momification.

15-Et pourquoi pas, le chaton mort comme serious game en techno. Ben oui avec deux-trois moteurs, un chaton mort, c’est quand même un chaton qui bouge.

Si ça ne suffit pas j’en ai encore plein. Tout ça pour dire que ça me gave profondément, les 15.000 utilisations d’un truc imaginées et non expérimentées. Ou encore mieux, les 36 applications ibidule les plus utiles pour les enseignants;Parce que moi, les applications les plus utiles, ce sont celles que j’utilise, et  si d’autres les utilisent très bien et bien tant mieux mais moi elles ne me vont pas. Je désespère du jour où on privilégiera la démarche sur l’outil. Ben oui, un chaton mort, si l’idée est géniale, est aussi utile qu’un TBI de la Mort qui tue. Juste, ça sent un poil plus mauvais.

Je me comprends sur la morale!

Y sont où les digital Natives? (ou comment mettre plein de trucs DTC)

Bon on va commencer comme d’hab par une petite vidéo

httpv://www.youtube.com/watch?v=Kaq7hLCsyeM

Alors vous n’avez rien compris parce que c’est de l’allemand et bien que tout ce qui vient de ce magnifique pays est censé être en cette période électorale le Saint Graal et ben personne ne comprend rien? Normal, cette scène on pourrait la revoir partout.

Aujourd’hui il est de bon ton de parler de digital natives, de se fader d’un billet plus ou moins bien senti sur cette génération élevée au numérique, enfin élevée, faudrait encore que ce numérique nourrisse quoi quoi que ce soit du corps ou de l’esprit. bref, c’est de bon ton et quand c’est de bon ton et ben on retweete. Bon d’accord, on a tous retweeté de la merde parce que ça venait de un tel ou de un tel. Ben oui parce que ce concept, si tant est qu’il en fut un, est la débilité du siècle.

Imaginez un peu si on appliquait ce concept à toutes les grandes ruptures. Y-avait-il à Rome des aqueducs natives, une génération qui disposait d’eau grâce aux aqueducs. Y-avait-il à Sumer des écritures natives? Bon faut arrêter d’être débile et de sortir des concepts à tout bout de champs.

Certes une génération est née dans une période où un bouleversement a eu lieu. Certes, ce bouleversement, va tout changer. mais voilà cette génération s’est-elle appropriée la chose.

Que nenni! Comme pour l’écriture, le monde numérique est resté opaque à cete génération. Qu’en savent-ils de tout ça? Que maîtrisent-ils de tout ça? Queud (enfin moi je l’écris comme ça). Et pourquoi Queud? Ben pour un tas de raison. On entend par Digital Natives, une génération pour laquelle la culture numérique serait spontanée, naturelle presque innée. Or, qu’est-ce qui est vraiment spontané? Ben regardons un peu les usages parce qu’il y a bien un tas de choses spontanées. Cette génération a internet comme réflexe. On veut un film, on le cherche et on le trouve (bon comme on sait pas chercher, on se retrouve avec un film de boule intitulé Avatar mais c’est pas grave on recommence). on maitrise Facebook, on maitrise les chats (pas ceux que l’on peut manger, ceux où on peut parler) et on recherche ses infos sur wikipédia. Voilà en résumé mais on va encore dire que je caricature.

Y sont où les Digital Natives. He ben y sont DTC toi le sociologue ou toi le consultant à deux balles parce que le numérique c’est une culture et qu’une culture ça s’acquière, ça se transmet et ça se travaille? Y sont DTC parce tout simplement y’en a pas.

Qu’est-ce j’entends par digital natives moi qui ne vais pas dans le sens de ces grands penseurs du web qui nous bourre le mou tous les deux jours! Ben quelqu’un qui est né avec une culture numérique qui la cultive et qui la maîtrise. Et maitriser ben ça demande un minimum de boulot.

Aujourd’hui, les outils permettent intuitivement de faire un certain nombre de choses. Donnez une tablette à n’importe quel gosse, il comprendra sans problème comment ça marche. Donnez un Ipad à une grand mère et c’est pareil. Comme quoi on pourrait dire que la grand mère est digital natives! mais non, la grand mère elle est au mieux eau courante natives! Arrêtons les conneries 30 secondes ça fera de mal à personne. Pourquoi c’est si intuitif pour les nains. Mais tout simplement parce que c’est intuitif pour tout le monde. Aujourd’hui pas besoin de comprendre le système c’est le système qui te comprend.

Et c’est là l’absurdité du concept de Digital Natives. car ce concept suppose une compréhension innée alors qu’il n’y a plus aucune compréhension. Il supposerait une éducation alors qu’il n’y en a aucune prévue par le système. Avant (enfin de mon temps donc ça remonte pas à des lustres), il fallait comprendre la machine pour la maîtriser. une fois compris, on enclenchait un système de pensée. Pour faire ça il faut faire ça. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Aujourd’hui si tu commets une erreur, au mieux, on te propose de faire autrement,au pire, on te dit ça marche pas point (et ton appli que t’as payée tu l’as met aussi DTC). Avant, et pour ceux qui développent encore, si tu commettais une erreur, il fallait la corriger, tu apprenais, et tu ne faisais plus d’erreur. Avant tu apprenais, c’est pas formidable ça! Apprendre

Ne parlons même pas des usages.  Alors, je ne suis pas parano, mais quand même le concept de Digital Natives, il aurait pas été inventé pour dire « hé arrêtons de dépenser de l’argent pour leur faire apprendre le numérique, ils savent déjà ». Ben oui je le pense clairement, Digital Natives c’est de la Connerie.

Certes vous trouverez des jeunes qui ont tout compris (forcément le hacker de 14 ans dans beaucoup de tête) mais penser un monde numérique ça demande plus que d’être né avec des outils.

Moi je suis né à une époque où tout le monde a commencé à avoir une télé, ben je suis pas un télé natives, et pour ne pas regarder n’importe quoi et ben j’ai reçu une éducation télévisuelle, j’ai testé plein de trucs (oh Tabatha Cach que tu étais belle) avant de savoir ce qui était vraiment intéressant.

Conceptualiser c’est bien, conceptualiser n’importe quoi c’est faire le shadock. Alors pompez, on ne m’enlèvera pas de l’idée que les Digital Natives, le seront seulement quand ils auront été éduqués. Et ben d’après certains c’est pas gagné, et quelqu’un qui parle mieux que moi le dit c’est Michel Guillou. (il parle mieux que moi et il a l’air moins con c’est peut être plus crédible pour vous)